Au Bénin, des irrégularités notables dans les opérations de lotissement et de remembrement urbain ont été mises en lumière par le Comité national de supervision, conduisant à l’annulation de plusieurs centaines d’opérations par le Conseil des ministres de ce 06 décembre 2023.
Le Comité national de supervision, chargé de revisiter les opérations de lotissement et de remembrement urbain en collaboration avec les communes, a présenté un rapport mettant en lumière diverses irrégularités techniques. Ces irrégularités, dont certaines sont particulièrement préoccupantes, ont été soulevées dans le compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 6 décembre 2023.
Parmi les anomalies majeures, on relève des opérations couvrant des superficies excessives qui empiètent sur des zones agricoles, sans justification valable sur le plan de l’urbanisation. Certaines opérations ont été lancées par des associations d’intérêt foncier et d’autres acteurs, ignorant les orientations, documents et règles de planification territoriale et de gestion foncière en vigueur. De plus, des extensions aux proportions très élevées ont été constatées, sans une compréhension adéquate des limites et de l’opportunité de ces extensions.
Mesures prises par le gouvernement
En réponse à ces constats, le Conseil des ministres a pris des mesures radicales. Dans chaque chef-lieu de département, ainsi que dans toutes les zones à forte concentration humaine d’intérêt particulier, un plan directeur d’urbanisme/schéma directeur d’aménagement urbain sera élaboré. Ces plans visent à réglementer de manière stricte l’opérationnalisation des futurs lotissements et remembrements.
Le rapport souligne également que de nombreuses opérations de lotissement ont englobé des zones humides non constructibles, entraînant ainsi l’installation de populations dans des secteurs inappropriés. Ces zones, souvent exposées aux aléas climatiques en raison de leur occupation anarchique, n’ont pas été correctement identifiées ni délimitées. De plus, des servitudes réglementaires nécessaires pour ces zones humides, faute de définition claire, ont été morcelées pour des besoins de recasement de populations.
En conséquence, le Conseil des ministres a pris la décision de poursuivre et de finaliser 175 nouvelles opérations tout en ordonnant l’annulation de 635 autres.