Après la marche syndicale du samedi 27 avril dernier, qui a été empêchée par les forces de l’ordre au Bénin, Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), est revenu sur les griefs dirigés contre le pouvoir Talon.
Lors d’une intervention ce dimanche 05 mai 2024 sur la chaîne de télévision E-Télé, Anselme Amoussou a clarifié le positionnement des organisateurs de la marche vis-à-vis du gouvernement Talon. “Nous, on n’a jamais dit que le gouvernement n’a rien fait, on n’a jamais dit que la vie chère est la faute exclusive du gouvernement”, a déclaré le syndicaliste. Il a précisé que leur mouvement reconnaissait l’existence de facteurs externes qui impactent le Bénin et que des mesures avaient été prises par le gouvernement et son chef. Cependant, il a dénoncé le manque d’efficacité de ces mesures et le besoin urgent d’un dialogue constructif pour trouver des solutions.
“Si vous prenez des mesures qui ne fonctionnent pas, permettez aux gens de vous aider parce que, manifestement, vous êtes dans l’impasse”, a laissé entendre Amoussou. Il a également déploré le silence du gouvernement sur la question de la vie chère et le sentiment d’immobilisme qui règne chez certains proches de la mouvance présidentielle. “Aujourd’hui, aucune communication sur la question de la vie chère de la part du gouvernement. Et quand vous discutez avec certains proches de la mouvance, vous avez le sentiment que, pour eux, ils ont déjà tout fait et qu’il n’y a plus rien d’autre à faire, il faut subir”, a-t-il regretté.
Par ailleurs, il a exprimé sa frustration quant au manque de progrès dans les négociations avec les autorités : “Il n’y a plus de dialogue, plus d’échange entre nous et le gouvernement, alors que chacun est dans son rôle d’acteur du dialogue social”.
Anselme Amoussou a donc appelé à un retour au dialogue et à une collaboration plus efficace entre les acteurs sociaux et le gouvernement pour faire face aux défis économiques et sociaux auxquels le Bénin est confronté.
Pour rappel, le samedi 27 avril, plusieurs confédérations syndicales avaient décidé de protester contre la dégradation du pouvoir d’achat des Béninois. Une manifestation contre la cherté de la vie qui avait pris une autre tournure avec l’arrestation des responsables et des militants syndicaux. Ces derniers seront libérés plus tard dans la nuit du samedi par la police.