Lors d’une rencontre avec les professionnels des médias en ligne au Bénin, Wilfried Léandre Houngbédji, Porte-parole du gouvernement béninois, a abordé la question sensible d’une éventuelle révision de la constitution en corrélation avec la recommandation de la Cour constitutionnelle de revoir le code électoral devant les députés.
Au cours d’une séance qui s’est déroulée le vendredi 26 janvier 2024 à Cotonou, le Porte-parole du gouvernement a clarifié la position officielle du gouvernement sur la délicate question de la révision de la constitution au Bénin. Il a soutenu que, contrairement à certaines appréhensions, la révision constitutionnelle envisagée ne viserait pas à favoriser une éternisation au pouvoir d’un individu en particulier.
Houngbédji a tenu à souligner le contexte particulier de l’époque de 2019, affirmant que la qualité de la révision précédente de la constitution n’avait pas été exploitée pour introduire des éléments favorables à une éternisation au pouvoir, faisant référence à des dispositions qui ont suscité des préoccupations dans d’autres pays du continent africain.
“Qui peut le plus, peut le moins. Si dans un contexte où avec une Assemblée dédiée à 100% (au pouvoir Talon, Ndlr), on a fait ça, on peut aujourd’hui faire encore des révisions et montrer à l’opinion aussi bien nationale qu’internationale qu’en Afrique, il y a un pays qu’on appelle le Bénin où on peut faire des révisions sans se comporter comme on a eu l’occasion de le voir ailleurs sur le continent,” a déclaré le Porte-parole du gouvernement.
Il a insisté sur le caractère technique de la révision constitutionnelle, la présentant comme une opération visant à améliorer les pratiques et les processus plutôt qu’à favoriser l’éternisation au pouvoir. Houngbédji a souligné que si les députés jugent nécessaire de toucher aux dispositions de la constitution pour garantir une plus grande cohérence avec la révision du code électoral, le gouvernement est ouvert à cette possibilité.
“Cela ne se pose pas de sorte que si demain, s’il faut aller toucher aux dispositions de la constitution, ça va se faire parce que tout le monde doit être à l’aise désormais pour dire qu’une révision constitutionnelle, comme un amendement d’une loi, c’est une opération technique qui peut se faire pour améliorer les pratiques, pour améliorer les process et pas forcément pour que quelqu’un cherche à tripatouiller un texte pour pouvoir s’éterniser au pouvoir. Donc il n’y a pas à être frileux,” a ajouté le Porte-parole.
Cependant, il a également souligné que certaines lignes rouges ne devraient pas être franchies, en référence aux fondamentaux déjà établis par la Cour constitutionnelle, tels que la durée et la limitation de mandat, ainsi que l’âge requis pour accéder à la fonction ou ne plus pouvoir y accéder. Ces principes resteront intacts dans toute éventuelle révision constitutionnelle.