Au Bénin, le président de la République ou les ministres ne peuvent pas être jugés devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET), le bras armé de la justice pour punir les personnes impliquées dans des faits de corruption, à l’état actuel des textes. Jean-Baptiste Elias le reconnaît certes mais s’interroge..
Invité de l’émission l’entretien de la chaîne de télévision privée E-Télé, ce dimanche 18 juin 2023, le président du Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac), Jean-Baptiste Elias a le sentiment que certains gouvernants sont au dessus de la loi lorsqu’ils sont impliqués dans des faits de corruption. « Aujourd’hui, la CRIET n’a rien à voir avec le chef de l’État. Le Chef de l’État ne peut pas aller devant la CRIET, les ministres ne peuvent pas aller devant la CRIET », a-t-il fait constater.
L’homme soutient qu’“on peut retrouver la corruption dans les allées du ministre” ou du président de la République.
Or, selon lui, l’institution chargée de les juger n’a jamais inquiété personne dans la lutte contre la corruption. « La Haute cour de justice existe depuis 30 ans mais combien de personnes sont allées devant elle ? », s’est-il interrogé. Et pour cause, selon Jean-Baptiste Elias, le mode de saisine de cette cour est très complexe. Il pointe du doigt les députés de l’Assemblée nationale à qui il revient de lever l’immunité du chef de l’État ou d’un ministre, bloque la procédure.
« Il faut revoir la méthode de saisine de la Haute cour de justice. Il faut fluidifier, je pèse bien mes mots, la saisine de la Haute cour de justice pour permettre à ce que plus personne ne se sent protégée, plus personne ne se sent épargnée », a-t-il suggéré.