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Dans ce pays voisin du Bénin, une femme meurt en couche toutes les 7 minutes selon l’OMS, l’État lance une riposte

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Alors qu’il représente à lui seul 29 % des décès maternels dans le monde, les chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la santé en 2023 tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme au Nigéria.

C’est un drame silencieux qui se joue au quotidien de l’autre côté de la frontière. Selon les derniers rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 75 000 femmes nigérianes ont perdu la vie en 2023 lors de l’accouchement ou dans les jours qui ont suivi. Soit une mort toutes les sept minutes dans ce pays de plus de 234 millions d’habitants, dont près de la moitié sont des femmes.

Le Nigéria, géant démographique de l’Afrique de l’Ouest et voisin immédiat du Bénin, concentre 29 % de l’ensemble des décès maternels dans le monde, un record dramatique. Ce chiffre, qui équivaut à une femme sur cent, traduit la gravité d’une crise sanitaire qui dure depuis plusieurs années.

Selon la BBC Afrique, les causes de cette mortalité maternelle élevée sont bien connues : pauvreté généralisée, conflits armés persistants dans certaines régions du pays et insuffisance de personnel de santé qualifié. En 2021, le pays ne comptait que 121 000 sages-femmes pour une population de 218 millions de personnes, et moins de la moitié des naissances étaient suivies par un professionnel de santé.

Cette situation est aggravée par le sous-financement chronique du système de santé. Alors que le traité d’Abuja, signé par les États membres de l’Union africaine, recommande d’allouer 15 % du budget national à la santé, le Nigéria n’y consacre que 5 %. Une carence budgétaire qui se traduit par une faible couverture des services de santé maternelle, surtout dans les zones rurales et les régions touchées par l’insécurité.

L’État fédéral tente de réagir

Face à l’ampleur de la crise, l’État fédéral nigérian a lancé, en novembre 2024, l’initiative Mamii (Maternal Mortality Reduction Innovation Initiative). Ce programme pilote ambitionne de réduire les décès en couche dans 172 zones locales de 33 États, ciblant en priorité les régions les plus touchées par la mortalité maternelle.

S’il est encore trop tôt pour évaluer l’impact réel de cette réponse fédérale, elle représente un espoir pour des milliers de femmes nigérianes. Mais les experts estiment que seule une réforme structurelle du système de santé, couplée à une meilleure répartition des ressources et une attention accrue aux besoins des femmes, permettra d’inverser durablement la tendance.

Philippe G. LOKONON


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