À Pabégou, dans la commune de Copargo, un agriculteur hanté par les esprits après avoir déterré le crâne de son frère aîné pour des pratiques mystiques, s’est rendu de lui-même au commissariat.
Un fait aussi macabre qu’inattendu s’est produit dans l’arrondissement de Pabégou, commune de Copargo, au nord-ouest du Bénin. Un agriculteur, accablé par des visions nocturnes et des troubles persistants, a décidé de se livrer aux autorités policières après avoir profané la tombe de son frère aîné dans le village de Yaoura. Son objectif : extraire le crâne du défunt pour la fabrication d’un talisman destiné à garantir une récolte abondante d’ignames.
Selon les déclarations recueillies par la police, l’homme aurait, en février 2025, sollicité les services d’un charlatan local. Ce dernier lui aurait recommandé l’utilisation d’un crâne humain comme ingrédient principal dans la préparation d’un gris-gris supposé booster la productivité de ses cultures. N’ayant pas trouvé d’autre “solution”, l’agriculteur aurait pris l’initiative de déterrer la dépouille de son propre frère.
Le crâne ainsi récupéré a été remis au charlatan. Une partie de celui-ci aurait été broyée pour concevoir une poudre noire, que le paysan devait consommer pendant trois jours. Mais loin de provoquer la prospérité attendue, le remède mystique aurait déclenché une série de cauchemars et d’apparitions spectrales, empêchant l’homme de dormir et de mener une vie normale.
Incapable de trouver apaisement ni auprès du marabout ni par ses propres moyens, l’homme s’est rendu au commissariat pour avouer son acte et implorer de l’aide. Pris en charge par la police, il a pleinement coopéré avec les enquêteurs, ce qui a permis l’interpellation du charlatan impliqué et d’une troisième personne suspectée.
L’enquête, menée du 16 au 19 juillet 2025, a permis aux forces de l’ordre de saisir plusieurs objets compromettants dans le repaire du marabout : le reste du crâne humain, 4,9 kg de chanvre indien, un pistolet artisanal, divers talismans, un morceau d’os, un fragment de peau de caïman et une épine de porc-épic.
Les trois mis en cause devront répondre des faits de profanation de sépulture, de pratiques de charlatanisme et, possiblement, de détention illégale de stupéfiants et d’armes.

