Un fonctionnaire de police, ex-caissier à la Direction de l’émigration et de l’immigration, a été reconnu coupable de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux. Présenté à la CRIET le mercredi 16 juillet 2025, il a écopé de huit ans de prison ferme.
La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a tranché dans une affaire de détournement massif de fonds publics. Le mercredi 16 juillet 2025, un agent de police affecté à la Direction de l’émigration et de l’immigration (DEI) au poste de caissier, a été condamné à huit ans d’emprisonnement ferme. Il était accusé d’avoir détourné 150 millions de FCFA, en complicité avec une ancienne banquière et un opérateur économique, également condamnés.
L’ affaire
Les faits qui ont conduit à cette condamnation remontent à 2019. Un audit mené en septembre de la même année par la Commission d’inspection financière à la DEI a mis en lumière la disparition de 150 millions de FCFA. Cette somme correspondait à une partie des recettes collectées pour l’établissement de titres de séjour, passeports et autres pièces officielles. En tant que caissier, le fonctionnaire de police avait pour mission de reverser ces fonds à une banque de la place. Mais il aurait préféré s’en servir à d’autres fins.
L’enquête menée par la Brigade économique et financière (BEF) a révélé que les fonds détournés avaient servi à l’acquisition de plusieurs biens meubles et immeubles, ainsi qu’à l’octroi de prêts à des amis et collègues. Parmi les bénéficiaires présumés de ces prêts figure une ex-banquière avec qui l’agent entretenait des liens étroits.
Une tentative de remboursement
Lors de sa déposition devant la CRIET, le mis en cause a affirmé avoir accordé un prêt de 50 millions de FCFA à la banquière. Faute de remboursement, un opérateur économique – présenté comme l’époux de cette dernière – lui aurait proposé un immeuble estimé à 150 millions FCFA comme compensation. Ne trouvant pas d’acheteur, le policier aurait finalement acquis le bien en complétant la transaction avec 100 millions FCFA prélevés frauduleusement des caisses de la DEI.
Le verdict
Au terme du procès, la Cour a acquitté les trois prévenus des faits de fraude fiscale, mais a reconnu le policier coupable de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux. Il a été condamné à huit ans de réclusion criminelle et à une amende de 10 millions FCFA. Ses coaccusés ont, quant à eux, écopé de cinq ans de prison avec sursis, assortis de la même amende, pour complicité.

