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Covid-19 : derrière les mesures de protection, nous étouffons!

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Il aura fallu le décès, oh combien triste!, d’un nourrisson de six mois pour raison d’étouffement par son masque anti-Covid pour que l’émoi gagne nos esprits confinés. Ainsi, aux nombreuses fausses rumeurs de masques empoisonnés pour mieux répandre le mal s’est maintenant ajouté le risque d’étouffement par ces mêmes masques et cache-nez supposés nous préserver du virus du confinement. Une autre preuve évidente de ce que la peur du mal peut encore plus tuer que le mal lui-même. Mais ce drame du bébé étouffé par son masque protecteur n’est que le reflet matériel parmi tant d’autres moins visibles, de nos angoisses et étouffements covidiens.

À la vérité, depuis que le coronavirus a étendu ses lugubres tentacules sur l’humanité toute entière, il ne se passe plus de jour sans que notre souffrance et nos désespoirs ne grandissent. Les mesures barrières érigées ça et là pour nous en préserver sont devenus un poids plus lourd à porter que la maladie elle-même. Passer une journée toute entière à laver maintes fois ses empreintes digitales même confiné dans une chaudière où l’air, lui-même enrhumé par le temps qui s’est arrêté ne circule plus, n’est pas une épreuve facile. Et quand à cela viennent s’ajouter ces masques portés malgré soi pour braver l’invisible qui circule dans nos rues devenues des mouroirs à ciel ouvert, il va de soi que ces mesures ne font que nous fragiliser sous le regard moqueur du mal lui-même.

Pourtant, ces angoisses ne sont rien comparées à d’autres encore, plus mortelles. Le confinement et la quarantaine étant devenus le recours immédiat en cas de suspicion sur votre état de santé ou de contamination avérée, certains malades traditionnels préfèreraient mourir que de manifester des symptômes similaires à ceux du Covid-19. Ainsi en sera-t-il des asthmatiques et autres malades habituellement confrontés à la toux sèche, au rhume et aux problèmes de difficultés respiratoires. Alors, cette hantise du mal plus mortelle que le mal lui-même ne fera que fragiliser davantage les âmes déjà sensibles et fragiles de par leur santé.

Et pour finir, le comble de la psychose réside dans les incertitudes sur la fin de la pandémie et ses corrolaires d’années gâchée, d’objectifs de vie pour l’année non atteints et de mesures économiques poussives à venir. La paralysie de toutes les activités orchestrée par la pandémie exaspère davantage nos angoisses et nos désespoirs quant à l’issue de l’année en cours. Ne sachant réellement pas quand la fin de la pandémie sera décrétée, la survie est désormais l’objectif à rude épreuve pour tous. Pendant ce temps, des ambitions tombent à l’eau, des initiatives meurent d’abandon, des projets de développement personnel ou collectif prennent du plomb dans l’aile. Le bilan de l’année, à l’arrivée, aura alors forcément un goût amer même pour les États en quête de plus de moyens pour faire face à la crise. Face donc à une situation aussi chaotique qui nous étouffe tous à plusieurs égards, il y a de quoi que nos angoisses nous achèvent plus vite que le Covid-19 lui-même. Car derrière ces mesures barrières, nos espoirs semblent petitement laisser place à un désespoir à la mortalité plus vertigineuse que le coronavirus.

Raoul HOUNTONDJI

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