Alors que personne ne s’y attendait, Patrice Talon et son prédécesseur, Boni Yayi, se sont rencontrés au Palais de la Marina dans l’après-midi de ce lundi 13 juin. Au menu de la rencontre, des échanges sur des sujets d’intérêt national. Mais au-delà du symbole, cette rencontre doit-elle être perçue comme la fin des tensions entre les deux amis d’hier ?
Boni Yayi chez Patrice Talon, c’est une image que nombre de Béninois n’espéraient plus voir avant le mercredi 22 septembre 2021, date de la première rencontre entre les deux hommes. À cette occasion-la, l’ancien locataire de la Marina avait exprimé son admiration pour la remarquable métamorphose subie par la Présidence de la République. Les échanges à cette première rencontre, après les querelles intestines ayant miné les relations entre les deux hommes, ont porté sur les sujets qui fachaient, notamment le retour au pays des exilés.
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À la sortie donc de cette entrevue, d’autres rencontres avaient été annoncées entre les deux. Mais depuis, rien ne pointait à l’horizon avant le nouveau tête à tête de ce lundi qui confirme que la première rencontre était alors la première d’une série. C’est une démarche salutaire qui prouve qu’en politique, rien n’est définitif. Au nom d’intérêt personnels ou pour des questions d’intérêt national, des personnes que tout opposait peuvent se retrouver, dialoguer et faire tomber la barrière des divergences qui les éloignaient l’un de l’autre. Nicéphore Soglo en a encore donné la preuve le mercredi dernier lors de sa visite au Chef de l’État. Boni Yayi vient lui aussi de poser ses pas dans les siens. Comme le souhaitaient bon nombre de Béninois, les anciens Présidents de la République brillent désormais par la sagesse qui devrait les caractériser en vue d’accompagner l’actuel locataire de la Marina dans ses œuvres de développement du pays. Cela est à saluer puisque les différents protagonistes montrent ainsi leur volonté de surpasser les discordes du passé pour se mettre résolument au service du bien-être de tous, sans distinction de région ni de partisans.

Il ne reste maintenant qu’à espérer que tout cela dur et que les vieux démons de la division ne reprennent possession des esprits pour saper autant d’efforts de réconciliation inespérée. Les Béninois osent croire que cette énième rencontre aura servi aux deux acteurs de la politique nationale à fumer résolument le calumet de la paix en vue d’une réconciliation réelle entre les partisans des deux camps. Car, si tel était le cas, c’est le peuple entier qui en sortirait gagnant et amorcerait la voie de l’émergence avec tous ses fils autour des grandes actions de développement.