A l’occasion de la commémoration des 61 ans d’indépendance du Bénin, le président du Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), Jacques Ayadji s’est réjoui des avancées notables enregistrées en matière de la jouissance effectivement de la souveraineté internationale sous le pouvoir Talon et fait une doléance qui lui tient à cœur.
« À l’occasion de la commémoration des 61 ans de l’accession de notre patrie à la « souveraineté internationale », je veux rendre hommage au Président Patrice Talon qui, par son courage, fait bouger les lignes en rendant effective, la restitution de nos biens culturels par le colonisateur », a affirmé le président Jacques Ayadji dans un message adressé aux Béninois. Pour lui, le développement du pays passe inéluctablement par une politique culturelle qui prend appui sur les valeurs endogènes. D’où sa fierté pour l’engagement du président Talon à œuvrer pour le retour des biens culturels au Bénin. Si Jacques Ayadji félicite le Président de la République pour son combat pour le retour des biens culturels sur le plan international, il le prie par contre de poser un acte sur le plan national pour la mémoire des grandes figures béninoises qui ont tout donner pour l’indépendance du pays. « Aussi, voudrais-je lui demander de ne pas s’arrêter en si bon chemin en prenant en compte mon souhait de voir nos rues et autres grandes places ou écoles rebaptisées pour un vibrant hommage à nos aïeux méritants pour mettre fin à cette auto-malédiction», a-t-il suggéré lors de son discours.
Pour rappel, le 27 juillet 2016, le président Patrice Talon a fait une demande officielle de restitution des œuvres d’art emportées lors de la conquête coloniale. Cette demande a été acceptée par le président français, Emmanuel Macron sous la forme d’une loi française mais limitée à 26 œuvres pour le moment.

Lire ici l’intégralité du message du président Jacques Ayadji
Béninoises, Béninois,
Mes chers compatriotes,
Nous voilà encore à la symbolique date du 1er Août qui marque l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. Date significative mais surtout instant d’introspection et de projection. En effet, la commémoration des 61 ans d’indépendance de notre pays nous interpelle, à chaque fois comme mus par un rituel utile, pour autant que nous nous voulons en phase avec ce qu’une telle célébration implique.
D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Et où allons-nous ? Autant d’interrogations légitimées au regard de notre vécu ces 60 dernières années, marquées par des hauts et des bas et une dépendance, insupportable, à bien des égards.
Unité nationale, hommages mérités à nos vaillants aïeux, souveraineté alimentaire et souveraineté sanitaire, tels sont les concepts sur lesquels je nous invite à réfléchir pour que les bases de notre développement soient solides et durables.
Mes chers compatriotes,
Ce sont des préoccupations qui doivent nous demeurer chevillées au corps, afin que nous prenions bien la mesure de notre mission sacrée de bâtisseurs du présent, et que nous soyons en étroite relation avec l’exigence de l’unité nationale chaque jour à la tâche, pour la prospérité de notre pays et pour un legs conséquent à la postérité.
Oui, nous devons nous conduire en dignes héritiers de nos pères et de nos mères qui, jadis, ont su mener des combats éclatants, avec courage et ardeur, d’où résulte notre « liberté » recouvrée et retentissante d’un cri sonore, après une politique de tentative d’asservissement et d’acculturation.
Mais que reste-t-il de notre passé glorieux et de ses vaillants combattants ?
Un peuple sans mémoire est voué à la perdition, et le développement pour lequel nous nous battons depuis plus de 60 ans, voué à l’échec sans ce devoir nécessaire de mémoire et une appropriation de notre culture plus que jamais aujourd’hui confrontée aux réalités étrangères qui tendent à s’imposer à nous, de manière insidieuse et vicieuse par le phénomène de la mondialisation aux effets pervers.
Je veux, à ce propos, déplorer la dégradation des termes des échanges entre les pays développés et ceux en voie de développement, qui met en relief notre dépendance, notamment aux registres des productions vivrières et des technologies scientifiques y compris celles sanitaires comme on le voit avec la COVID-19, montrant ainsi notre incapacité à donner à notre pays, ni une souveraineté alimentaire, ni une souveraineté sanitaire.
Mais notre développement est-il possible sans une politique, notamment culturelle, endogène ?
Pour ma part, à l’occasion de la commémoration des 61 ans de l’accession de notre patrie à la « souveraineté internationale », je veux rendre hommage au Président Patrice TALON qui, par son courage, fait bouger les lignes en rendant effective, la restitution de nos biens culturels par le colonisateur. Aussi voudrais-je lui demander de ne pas s’arrêter en si bon chemin en prenant en compte mon souhait de voir nos rues et autres grandes places ou écoles rebaptisées pour un vibrant hommage à nos aïeux méritants pour mettre fin à cette auto-malédiction.
Loin d’être un fantasme ou l’expression d’un nationalisme exacerbé, cette quête s’inscrit dans une démarche pédagogique d’un Bénin que nous voulons, et à raison, révéler au monde entier et d’abord à nous-mêmes.
Charmante perspective, la révélation du Bénin et notre œuvre acharnée pour un développement durable, ne sauraient prospérer sans l’unité nationale, encore en construction.
Souvent sublimée, l’unité nationale reste bien inaccomplie, car éprouvée par les germes de division qui, lorsqu’elles ne sont pas insufflées par des politiciens en désespoir de cause, trouvent hélas pour vivier fertile le haut lieu de la science et du savoir qu’est l’université nationale, à travers la floraison de mouvements ethniques et/ou régionalistes (associations des Étudiants de chaque commune de notre pays parfois subdivisées par arrondissement), synonymes de repli identitaire préjudiciable à l’unité nationale.
En cette occasion solennelle, moment d’introspection et de prospection, notre devoir est d’appeler à mettre un terme à de tels agissements qui hypothèquent l’unité nationale.
Persuadé que nous faisons tous de la cohésion sociale et de l’unité nationale notre conviction inébranlable, je nous souhaite à tous, une célébration de toute beauté du 1er août dans une dynamique de réflexion prospective et d’allégresse.
Construisons sans relâche notre beau pays,
Fiers et Unis.
Je vous remercie.
Cotonou, le 1er août 2021,
O. H. S. Jacques AYADJI