Le directeur exécutif de l’Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme (ALCRER), Martin Assogba, interrogé ce samedi 6 mars sur la détention préventive de Reckya Madougou, a estimé qu’il faut rester serein et faire confiance à la justice.
« Pour le moment, comme le dossier se trouve dans les mains de la justice, j’aurais souhaité que nous n’opinions pas trop sur la question », a fait savoir l’homme de la société civile sur la radio nationale du Bénin. « La vérité, nous la saurons au niveau de la justice », a-t-il rassuré. Et de lancer un appel : « Restons sereins et faisons confiance à notre justice. Nous sommes dans une période très sensible. Nous devons être à la recherche de la paix, à la recherche de la quiétude. »
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Rappel des faits
Reckya Madougou, candidate de l’opposition recalée à la présidentielle de 2021 a été arrêtée le mercredi 3 mars 2021 à Porto- Novo et présentée le lendemain à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). La justice lui reproche qu’elle serait mêlée à des actes qualifiés de “terroristes par les articles 161, 162, 163” du code pénal. Elle a été mise depuis hier vendredi en détention préventive pour les besoins de l’enquête. C’est dans ce contexte qu’à la faveur d’une sortie médiatique, Modeste Kerekou, actuellement ministre dans le gouvernement de Talon, a révélé que Madougou aurait en connexion avec certains chefs d’État de la sous région, entrepris un projet de déstabilisation du pouvoir Talon, depuis 2018, en brandissant des messages téléphoniques. « Ces messages WhatsApp parvenus sur mon téléphone par erreur révèlent sans autre interprétation que son auteure, dame Reckya Madougou, est tout sauf la patriote qu’elle prétend être au point d’aspirer à nous diriger contre vents et marrées, faute de quoi elle est prête à provoquer le chaos dans notre pays ».
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Le collège d’avocats de Reckya Madougou quant à lui, estime que le dossier est politique. « C’est un scénario qui a été pensé, qui a été monté et qui en train d’être fonctionnel », avait déclaré, il y a quelques jours, Me Renaud Agbodjo, l’un des avocats.