Alors que Reckya Madougou est arrêtée depuis le 3 mars dernier et présentée à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), pour des actes dits de “terroristes”, Modeste Kerekou fait une sortie médiatique vendredi 5 mars et l’accuse de “conspirer” contre le Bénin depuis quelques années.
C’était il y a bientôt trois ans. Le 23 décembre 2018, le ministre de l’emploi des jeunes, Modeste Kerekou aurait reçu “des messages WhatsApp d’un profil qui affiche le numéro togolais avec la photo de dame Reckya Madougou” aux environs de 2 heures du matin. Quelle est la nature de ces messages nocturnes ?
Selon le ministre, Reckya Madougou candidate recalée à l’élection présidentielle d’avril prochain au Bénin aurait en connexion avec certains chefs d’État de la sous région, entrepris un projet de déstabilisation du pouvoir Talon, à la veille des élections législatives de 2018. Le tout expliqué dans des messages qu’elle lui aurait envoyé par erreur avant de les supprimer, une fois qu’elle se serait rendue compte de cette erreur. «Ces messages WhatsApp parvenus sur mon téléphone par erreur révèlent sans autre interprétation que son auteure, dame Reckya Madougou, est tout sauf la patriote qu’elle prétend être au point d’aspirer à nous diriger contre vents et marrées, faute de quoi elle est prête à provoquer le chaos dans notre pays », affirme aujourd’hui Modeste Kerekou dans un contexte où Reckya Madougou est interpellée pour des actes de “terroristes”.

« Plus de deux ans après, ces messages viennent aujourd’hui, dans le contexte du débat sur les tentatives de déstabilisation de notre pays par dame Madougou et compagnie, jeter une lumière crue sur les intentions de notre compatriote. Ils apportent la preuve qu’il y a longtemps qu’elle conspire contre notre pays et que les derniers événements ne sont que l’épilogue de ce qui se trame depuis des années », a d’ailleurs conclu le ministre.


Les avocats de Madougou
Pour rappel, au lendemain de l’arrestation de Madougou et suite au propos tenus par le Mario Metonou, Procureur spécial près de la CRIET, la soupçonnant d’être impliquée dans un projet de déstabilisation, les avocats de l’opposante ont rejeté ces accusations. « C’est un scénario qui a été pensé, qui a été monté et qui en train d’être fonctionnel », avait déclaré Me Renaud Agbodjo, membre du collège d’avocats de Reckya Madougou.
Avec cette déclaration du ministre Modeste Kerekou, la réaction des avocats ne va pas tarder.