Le Parti Les Démocrates a réagi au communiqué de la Commission électorale nationale autonome (CENA) publié le 20 octobre 2025. Dans un droit de réponse signé par son collectif d’avocats, la formation politique conteste les arguments de l’institution électorale et dénonce des “agissements partiaux et antirépublicains” dans la gestion du processus de parrainage.
Dans son communiqué rendu public le 20 octobre 2025, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a réfuté toute accusation de partialité dans l’invalidation de la fiche de parrainage du député Michel François Sodjinou et dans le traitement du dossier de candidature du duo du parti Les Démocrates. Mais la réponse du parti d’opposition, transmise par son collectif d’avocats, remet en cause la version de Sacca Lafia. Pour la formation politique de l’opposition, “La CENA a cru devoir réagir en sortant un communiqué de presse qui la confond davantage”, écrivent-ils, estimant nécessaire de “remettre les choses à l’endroit afin qu’aucune confusion ne soit entretenue dans l’esprit des compatriotes”.
Une invalidation jugée précipitée et partiale
Le premier point du droit de réponse concerne l’invalidation de la fiche de parrainage du député Michel François Sodjinou. Selon les avocats du parti, la CENA se serait appuyée sur une ordonnance de référé “rendue tard dans la nuit du 13 octobre 2025” sans avoir vérifié que le parti et son président avaient résisté à son exécution volontaire. “Ils devaient s’assurer de la preuve de la diligence de l’huissier instrumentaire tendant à obtenir, sans succès, la restitution du formulaire de parrainage précédemment délivré”, précise le texte.
Le collectif estime que la CENA “a fait preuve d’un parti pris contraire à sa mission” en invalidant la fiche “dès les premières heures du 14 octobre 2025, sans acte d’huissier préalable”. Ils relèvent également une incohérence dans le calendrier du dépôt des dossiers. Selon eux, “la plateforme d’enregistrement, annoncée pour le 8 octobre, n’a été ouverte au siège du parti que le 14 octobre vers 16 heures, dernier jour de clôture”, après que la CENA a procédé à l’invalidation contestée.
La présence controversée de Maître Maxime René Assogba
Le second grief vise la présence de Maître Maxime René Assogba dans les locaux de la CENA lors du dépôt des documents complémentaires du duo de candidats. Le collectif rappelle que “la CENA se défend de l’avoir requis pour accomplir des actes de son ministère, sans indiquer les raisons de sa présence ni la mission qu’il y accomplissait” et met au défi l’institution “de révéler la personne pour le compte de laquelle il était présent et de produire copie des actes dressés par lui”.
Des élections jugées non inclusives
Sur le plan général, le parti Les Démocrates reproche à la CENA de proclamer un engagement pour des élections “transparentes et crédibles” tout en s’abstenant “de parler d’élections inclusives”. “Elle participe des manœuvres d’exclusion par ses agissements”, indique le communiqué, avant de dénoncer “une différence de traitement entre les différents duos de candidats”.
Pour le collectif, le parti “ne sollicite point un traitement de faveur”, mais attend de la CENA “qu’elle se conforme à sa mission républicaine, gage de paix et de sécurité”. Les avocats affirment que l’institution “doit prendre conscience de sa responsabilité dans ce processus de remise en cause de la paix au Bénin, à la veille des élections générales de 2026”.
Le parti va plus loin en évoquant une “collusion entre la CENA, le pouvoir et une institution judiciaire non compétente”, dans le but “d’exclure le Parti Les Démocrates du processus électoral”. “La CENA peut-elle en toute honnêteté donner au peuple béninois un seul exemple d’organisation d’élections inclusives, transparentes et paisibles depuis 2016 ? Certes, non”, martèle le texte.
Un appel à la Cour constitutionnelle
Par ailleurs, le collectif d’avocats du parti Les Démocrates appelle la Cour constitutionnelle “à dire le droit dans cette affaire pour sauver notre pays”, tout en réaffirmant son attachement à des élections “dans le strict respect des lois de la République”.

