La crémation, bien qu’existante au Bénin, demeure une pratique marginale en raison des valeurs culturelles et des idéologies religieuses qui prédominent dans le pays. La religion islamique, en particulier, s’oppose fermement à cette méthode funéraire, la considérant incompatible avec les enseignements du Prophète Mahomet.
Dans une interview accordée à Lameteo, l’Imam Pio Mohamed de la mosquée centrale de Ouéga à Abomey-Calavi a abordé les implications de la crémation pour les fidèles musulmans. Selon lui, la crémation n’est pas tolérée dans l’Islam, où l’inhumation est prescrite comme la manière appropriée de traiter une dépouille mortelle. Il cite la cinquième sourate du Coran, qui relate l’histoire de Caïn et Abel : « Dieu envoya un corbeau qui se mit à fouiller la terre pour lui montrer comment cacher l’intimité du cadavre de son frère. »
Les implications religieuses de la crémation
L’Imam Pio Mohamed soutient l’inadéquation de la crémation avec la volonté divine. Il affirme que tout fidèle musulman ayant recours à cette pratique pourrait s’attendre à une punition divine. « Le sort réservé à celui qui fait recours à cette pratique est le châtiment douloureux de Dieu, puisque ce dernier a détruit le corps dont il n’est pas le propre créateur », a-t-il déclaré.
Selon l’Imam, la crémation ne saurait prémunir l’homme d’un châtiment pré-écrit ou prémédité. « Pour recevoir le châtiment, l’âme doit retourner dans le corps afin de ressentir la douleur. L’intelligence humaine a des limites, et cette pratique d’incinération n’éloignera pas ce dernier du châtiment », a-t-il expliqué.
La vie posthume selon l’Islam
L’Islam, à l’instar du Judaïsme et de certaines branches du Christianisme, rejette la crémation tout en reconnaissant la vie après la mort. L’Imam Pio qualifie cette vie posthume de “phénomène complémentaire” à la vie terrestre, constituant une grande épreuve et un défi pour l’humanité. « Le chapitre de la royauté en dit long dans le Saint Coran », a-t-il conclu.
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La crémation reste une pratique peu courante au Bénin, principalement en raison des fortes oppositions culturelles et religieuses. Pour les fidèles musulmans, l’inhumation demeure la méthode funéraire appropriée, respectant les enseignements divins et les traditions ancestrales.