Le maire de la commune de Djougou, l’une des localités béninoises les plus touchées par l’immigration clandestine des jeunes, a évoqué les raisons derrière la décision de ceux-ci de partir à l’aventure.
Alors que le rapatriement volontaire des migrants clandestins béninois de Tunisie se poursuit, la commune de Djougou, l’une des localités béninoises les plus touchées par ce phénomène, voit son maire, Idrissou Yaya, prendre la parole. Invité de Bip Radio le samedi 1er juin 2024, il a évoqué les raisons qui poussent les jeunes de sa commune à prendre la route de l’immigration clandestine.
Le maire Idrissou Yaya a expliqué sur Bip Radio que l’une des principales causes de ce phénomène est le manque d’emploi. “Les jeunes représentent plus de 60%, voire 70% de la population. Nous n’avons pas une seule usine à Djougou pour employer ces jeunes. Ils cherchent à s’émanciper, à gagner leur vie et se disent, essayons l’aventure”, a-t-il déclaré.
Pour le maire, les moyens limités des administrations communales, qui ne peuvent pas implanter des infrastructures industrielles et recruter des jeunes, poussent cette couche de la société à chercher de nouveaux horizons, avec l’espoir de rejoindre l’autre rive de la Méditerranée, leur eldorado.
Des pistes de solutions
Pour lutter contre le phénomène, le maire Idrissou Yaya a fait cas des initiatives du gouvernement béninois en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ces efforts se traduisent par un programme structuré autour de trois axes principaux : la sensibilisation, la formation des jeunes et des partages d’expériences avec d’autres villes sur des mécanismes efficaces de gestion et de prévention.
Initiatives en cours
Par ailleurs, le maire de Djougou a indiqué qu’après l’adresse de plaidoyers au gouvernement, une usine d’égrenage de coton a été installée dans la localité. Il espère que d’autres actions similaires seront mises en œuvre pour permettre aux jeunes de rester et de participer à l’édification de la commune et du Bénin.