À l’occasion de la Journée mondiale de la drépanocytose, le Dr Constant Vodouhè, spécialiste en recherche médicale et président de l’ONG DORYS basée en France, a dressé un bilan préoccupant de la situation de cette maladie au Bénin. Lors d’une conférence de presse organisée à Cotonou, il a également annoncé la tenue de la 19e édition du Congrès international sur la drépanocytose dans ce même pays.
La drépanocytose, souvent perçue comme une “malédiction” ou méconnue par une grande partie de la population béninoise, continue de gagner du terrain. Dr Vodouhè a révélé que près d’un tiers de la population béninoise porte le gène défectueux responsable de cette maladie. « Beaucoup ne le savent pas puisqu’il n’y a pas de symptômes visibles chez les porteurs sains », a-t-il précisé. Cette absence de symptômes contribue grandement à la méconnaissance de la maladie, qui peut avoir des conséquences graves pour les enfants issus de parents porteurs du gène.
Sensibilisation et prévention
Le Dr Vodouhè a insisté sur l’importance de la sensibilisation et des tests d’hémoglobine pour détecter les porteurs du gène. « C’est pour cela qu’on demande à tout le monde de faire son test d’hémoglobine pour savoir si on est porteur du gène ou non », a-t-il déclaré. Il a également évoqué les crises et autres symptômes observés chez certaines personnes atteintes de complications, tels que le priapisme et les ulcères de jambe, souvent déclenchés par des facteurs de stress, des chocs émotionnels, la stigmatisation ou la toxicité des aliments.
Solutions pour éviter la transmission
Pour limiter la propagation de cette maladie héréditaire, le Dr Vodouhè recommande d’éviter les mariages entre porteurs du gène défectueux. « Deux personnes porteuses peuvent donner naissance à un enfant malade », a-t-il souligné. Il a également mentionné des techniques médicales avancées disponibles dans les pays occidentaux, telles que la fécondation in-vitro pour sélectionner les fœtus non porteurs, qui ne sont malheureusement pas encore accessibles en Afrique.
Appel à la tolérance et à la compréhension
Le Dr Vodouhè a lancé un appel à l’opinion publique pour une meilleure acceptation des personnes atteintes de drépanocytose, afin qu’elles puissent vivre dans un environnement exempt de stigmatisation. « Il est crucial de regarder les personnes atteintes de cette maladie avec bienveillance et compréhension », a-t-il affirmé.
Annonce du 19e Congrès international sur la drépanocytose
En marge de sa conférence, le Dr Vodouhè a annoncé que le 19e Congrès international sur la drépanocytose se tiendra pour la première fois hors de France, au Bénin, marquant ainsi les 20 ans d’existence de l’Association Dorys. Cet événement, parrainé par la Fondation Claudine Talon et sous l’égide du ministère de la Santé, réunira du 10 au 12 octobre 2024 au Palais des Congrès de Cotonou les principaux acteurs de la lutte contre la drépanocytose pour échanger et définir de nouvelles stratégies de prévention et de prise en charge de cette maladie.
Ce congrès sera une opportunité majeure pour renforcer les efforts de lutte contre la drépanocytose et sensibiliser davantage la population.