À l’Institut pontifical Jean-Paul II de Cotonou, la soutenance d’un mémoire de Master professionnel en psychologie de l’éducation a mis en lumière un enjeu pour le système éducatif béninois : l’insuffisance de la formation psychopédagogique des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME). À travers une étude centrée sur la circonscription scolaire de Kpomassè, Florent Jérémie Adjaï a plaidé pour une meilleure qualification des enseignants du primaire afin d’assurer un développement harmonieux des apprenants.
La question de la formation professionnelle des enseignants, notamment des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME) recrutés sans qualification, continue d’interroger la communauté éducative béninoise. C’est à ce sujet sensible que s’est intéressé Florent Jérémie Adjaï dans le cadre de son mémoire de Master professionnel en psychologie et sciences de l’éducation, soutenu le 23 mai 2025 à l’Institut pontifical Jean-Paul II de Cotonou.
Intitulé « Influence de l’insuffisance de la formation psychopédagogique des aspirants au métier d’enseignant du primaire recrutés sans qualification professionnelle sur le développement social et émotionnel des apprenants », ce travail se concentre sur les réalités du terrain dans la circonscription scolaire de Kpomassè, dans le département de l’Atlantique.
Des constats
Florent Jérémie Adjaï a défendu avec clarté les conclusions de deux années de formation en psychologie scolaire. Selon lui, le manque de formation psychopédagogique des AME compromet la qualité de l’accompagnement éducatif des enfants. « Dans de nombreuses circonscriptions scolaires comme à Kpomassè, les défis persistants liés à la formation des AME recrutés sans qualification professionnelle soulèvent des questions fondamentales sur l’impact potentiel sur le développement social et émotionnel des apprenants », a expliqué le jeune chercheur. Il faut noter que le jury était composé du professeur titulaire en anthropologie et vice-doyen de la FASHS à l’UAC, Charles L. Babadjidé, en qualité de modérateur, et du docteur Jérémie Dovonou, curriculariste et enseignant-chercheur à l’UAC, comme co-modérateur. Le docteur Chogolou Guillaume, maître de conférences en sciences de l’éducation, a assuré la présidence, et Débora G. Hounkpè, docteure ès sciences psychologiques et de l’éducation, a officié en tant qu’examinatrice.
Son mémoire met en évidence l’importance d’une formation solide pour que les enseignants puissent comprendre les comportements des enfants et adopter des réponses pédagogiques adaptées.
Des propositions
Pour combler les lacunes identifiées, l’impétrant recommande notamment l’organisation de sessions de formation en psychopédagogie à l’intention des AME pendant les périodes de congés pédagogiques ou de vacances scolaires, dans les écoles normales d’instituteurs. Il propose également la mise en place d’un carnet d’observation psycho-affectif à intégrer dans le suivi scolaire des apprenants.
Mention très bien
Encadré par le professeur Charles Babadjidé et le docteur Jérémie Dovonou, le mémoire a été salué pour sa rigueur scientifique et sa pertinence. À l’issue de la soutenance, Florent Jérémie Adjaï a obtenu la mention Très bien, avec une note de 17/20, accompagnée des félicitations du jury.
Un travail qui, au-delà de la performance académique, interpelle les décideurs sur l’urgence d’un renforcement des capacités des enseignants non qualifiés, afin de garantir un développement harmonieux des apprenants à la base du système éducatif.
