Le 10 novembre 2021, le Bénin recevait sur son territoire, une partie de ses biens culturels après avoir passé 130 ans en France. Un an après, Alain Godonou, l’un des commissaires de l’exposition de ces œuvres d’art aux Béninois et au monde entier, a fait un état des lieux de ces biens culturels encore conservés à la Présidence de la République du Bénin. Il est l’invité du journal de 20H de la chaîne de télévision nationale, ORTB, le jeudi 10 novembre.
Officiellement, les rideaux sont tombés sur l’exposition dyptique ” Art du Bénin d’hier à aujourd’hui : de la restitution à la révélation ” phase 2 le 28 août dernier depuis l’arrivée des œuvres d’art au Bénin. Mais entre les murs de la Présidence de la République, les 26 objets royaux et bien d’autres encore sont soigneusement gardés. ” Les oeuvres sont toujours au Palais de la Marina. Ils sont toujours bichonnés et c’est une exposition fermée au public… Des professionnels, des techniciens des pays qui doivent l’accueillir en itinérance envoient des techniciens qui viennent encore travailler sur cette exposition ”, a déclaré Alain Godonou, directeur du programme Musées à l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme.
Une occasion pour ce maître de l’exposition de revenir sur les facteurs ayant permis le retour au bercail de ces œuvres longtemps gardées au musée du Quai Branly. ” Il y a un peu plus d’an, c’était encore impossible, c’était quelque chose du domaine du rêve et maintenant, grâce à la détermination des hommes politiques, je vais citer le président Talon, le président Macron, c’est devenu possible ”, a-t-il rappelé.
D’ailleurs, Alain Godonou n’a pas manqué de souligner l’exemple que constitue désormais le Bénin dans la sous-région. ” D’autres pays ont emboîté le pas au Bénin et le Bénin est devenu une sorte de modèle, de locomotive pour beaucoup de pays. […] L’image du Bénin est désormais une belle image. Les Béninois de l’intérieur et de l’étranger sont très fiers d’être Béninois. Et les Africains sont très fiers. Si vous regardez les statistiques de visites, la plupart des gens, de quasiment tous les pays africains sont venus ”.
Par ailleurs, les questions qui sont revenues beaucoup plus sur les lèvres, étaient : ” Est-ce que les Africains sont capables de monter une exposition ? Est-ce qu’ils sont capables de conserver les oeuvres ? ” Mais selon lui, ” une ou deux semaines après l’ouverture de l’exposition, les premiers visiteurs qui sont venus ont vu la qualité de ce qui était présentée.[…] La qualité de ce qui a été présentée est du niveau de qualité que ce qu’on ne peut voir dans les plus grandes musées du monde ‘‘, s’est-il réjoui.
L’avenir…
Pour l’expert en exposition, l’une des perspectives pour ces œuvres aujourd’hui est ” la circulation ”. ” Nous sommes aussi sur le fait d’accepter une forme de circulation que les objets qui sont d’origines béninoises pourraient continuer à rester en France mais être retournés au Bénin pour figurer dans nos expositions. C’est ce qu’on appelle la circulation et nous sommes entrain de discuter de tout ça ”, a-t-il souligné tout en reprenant au passage les propos du Chef de l’État Patrice Talon à l’ouverture de l’exposition dyptique.