Lors d’une conférence-débat organisée samedi 18 octobre 2025 à Cotonou, la Conférence épiscopale du Bénin, par la voix de Mgr François Gnonhossou, a exposé le projet de société qu’elle souhaite voir porté par les candidats à la présidentielle de 2026.
Les évêques catholiques du Bénin appellent à une refondation du projet de société autour de l’homme, sa dignité et son bien-être intégral. À travers la voix de Mgr François Gnonhossou, évêque de Dassa-Zounmey et président de la Commission épiscopale pour le Laïcat, la Famille et la Vie, la Conférence épiscopale du Bénin a tracé les grandes lignes du modèle de gouvernance qu’elle souhaite voir porté par les candidats à la présidentielle de 2026.
L’intervention a eu lieu le samedi 18 octobre 2025 à Cotonou, lors d’une conférence-débat organisée par l’Aumônerie nationale des cadres et personnalités politiques autour du thème : « Quelle vision politique, quel citoyen, quel dirigeant et quelles pratiques sociales pour le Bénin de 2026 et au-delà ? »
Dans son allocution de clôture, Mgr Gnonhossou a insisté sur la place de l’être humain dans toute politique publique. « Quand on parle de dignité, c’est d’abord l’homme qu’il faut mettre au centre de tout. La politique doit se préoccuper de la vie de l’être dans la cité », a-t-il déclaré.
Pour lui, le développement ne saurait se réduire aux infrastructures ou aux symboles matériels du progrès. « Si un candidat vient me dire qu’on va construire des ponts, des gratte-ciels, des monuments, des statues, on va dire que c’est le développement. Le développement, ce n’est pas ça. C’est d’abord l’homme », a-t-il martelé.
L’évêque a appelé à une vision éducative et patriotique qui valorise l’identité nationale. « Le Béninois doit connaître son pays, aimer son pays et voir les richesses que nous avons. Notre pays n’est pas pauvre. Des richesses que nous devons ensemble chercher et développer. C’est ça le vrai candidat qu’il nous faut », a-t-il ajouté, tout en regrettant la tendance de certains électeurs à privilégier les avantages financiers lors des scrutins.
Pour le prélat, la dignité humaine dépasse les appartenances régionales ou familiales. « La dignité humaine, ce n’est pas celui qui est de ma famille, qui est de ma région. C’est tout Béninois, où qu’il soit », a-t-il affirmé. Avant de conclure : « En un seul jour, on peut détruire tout ce qui est construit dans le Bénin. Mais on ne peut pas détruire l’homme. Tant que l’homme est là, on peut tout faire. »
À travers cette prise de parole, l’Église catholique béninoise invite les acteurs politiques à replacer l’humain au cœur de leurs ambitions. Ils souhaitent un projet de société centré sur la dignité, l’éducation patriotique, l’inclusion et la recherche collective des richesses nationales, conditions, selon elle, d’un développement durable et partagé.

