La conférence épiscopale des évêques du Burkina-Niger s’aligne aussi contre une intervention militaire de la CEDEAO pour ” rétablir un président démocratiquement élu ”.
Dans un message en date du 4 août 2023, les évêques catholiques de la conférence épiscopale Burkina-Niger affichent leur opposition à l’intervention militaire actée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). « Nous ne croyons pas du tout à la solution de la force à laquelle nous disons clairement non », a déclaré Mgr Laurent Dabiré, évêque de Dori, dans le nord-est du Burkina Faso et président de la conférence épiscopale au nom des prélats des deux pays.
Plongés dans le doute et l’incertitude alors que les négociations entreprises par la CEDEAO avec la junte sont jusque-là infructueuses, les pasteurs des différents diocèses se disent inquiets et préoccupés par la situation qui prévaut actuellement à Niamey. « Comment ne pas s’inquiéter quand il apparaît dans les solutions de sortie de crise envisagées le spectre de la guerre, faisant penser à un possible ” seconde Libye ”, alors même que les conséquences funestes et désastreuses de la déstabilisation de ce pays continuent de faire souffrir terriblement les populations du Sahel », ont-ils indiqué.
Ce message des évêques intervient quelques jours après la mise sur pied d’un plan d’intervention militaire de la CEDEAO pour ” libérer et rétablir un président démocratiquement élu ” au Niger. « L’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité », avait déclaré le 2 août, Abdel-Fatau Musah, commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques et de la sécurité à l’issue d’une rencontre des chefs d’état-major de la sous-région.
Par ailleurs, les évêques de l’Afrique de l’ouest, réunis au sein des Conférences épiscopales réunies de l’Afrique de l’ouest, (CERAO) ont aussi affiché leur soutien à leurs pairs du Niger et du Burkina Faso. Dans un message à leur adresser le 3 août, les prélats des CERAO ont exhorté leurs pairs à participer aux efforts diplomatiques pour ” le maintien de la paix ” avec ” le ministère de la prière ”.