Suite à la promulgation de la loi n°2025-09 portant cadre juridique de la chefferie traditionnelle, le ministre de la Culture, du Tourisme et des Arts a détaillé les critères ayant conduit à la reconnaissance officielle de 16 royaumes au Bénin. Une démarche qui n’exclut aucune autorité traditionnelle, mais qui distingue les différents niveaux de chefferie.
La chefferie traditionnelle au Bénin dispose désormais d’un cadre juridique clair. Avec la promulgation de la loi n°2025-09 du 3 avril 2025 par le président Patrice Talon, l’État béninois reconnaît officiellement 16 royaumes traditionnels et 80 chefferies supérieures. Une avancée majeure pour l’organisation de l’autorité coutumière dans le pays. Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi 25 avril à Cotonou, le ministre de la Culture, du Tourisme et des Arts, Jean-Michel Abimbola, a levé le voile sur les critères qui ont permis d’opérer cette reconnaissance.
Trois critères fondamentaux ont guidé la sélection des royaumes. Le premier est d’ordre territorial : il s’agit de l’espace géographique couvert par l’entité concernée. Le second critère se rapporte au type de pouvoir exercé, en particulier à son niveau de concentration, c’est-à-dire à l’étendue réelle de l’autorité du roi. Enfin, le troisième critère concerne la structure sociale, en s’appuyant notamment sur l’existence d’un système hiérarchisé et différencié au sein de la communauté.
« Ces critères sont objectifs et permettent de distinguer les véritables royaumes des autres formes de chefferie traditionnelle », a affirmé Jean-Michel Abimbola.
Une réforme sans exclure les chefs traditionnels
Le ministre a tenu à rassurer les détenteurs de titres coutumiers qui ne seraient pas reconnus comme rois selon les nouveaux critères. « Nous ne découronnons personne. Vous pouvez être un chef traditionnel sans pour autant remplir les critères pour être reconnu comme roi », a-t-il déclaré. Ainsi, un individu ayant longtemps porté le titre de roi peut désormais être classé comme chef communautaire s’il ne répond pas aux exigences du statut de chef supérieur ou de roi.
Adoptée par la majorité des députés à l’Assemblée nationale le 13 mars 2025, la loi n°2025-09 marque une étape importante dans la structuration institutionnelle de la chefferie traditionnelle. En posant un cadre légal, le gouvernement entend mieux organiser cette autorité sociale et culturelle, tout en respectant la diversité des réalités locales.