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Bénin : Amnesty International alerte sur des conditions de détention dégradantes et appelle à des réformes urgentes

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Le rapport 2024 d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde, présenté ce mardi 29 avril à Cotonou, met en lumière la surpopulation carcérale alarmante au Bénin. L’organisation a recensé au moins 46 décès en prison en 2023, en seulement six mois, et exhorte les autorités béninoises à appliquer les réformes engagées pour améliorer les conditions de détention.

Amnesty International tire la sonnette d’alarme sur la situation des prisons au Bénin. À l’occasion de la présentation, ce 29 avril 2025 à Cotonou, de son rapport annuel sur l’état des droits humains dans le monde, l’organisation internationale a une nouvelle fois dénoncé les conditions de vie des personnes privées de liberté dans le pays. En 2023, au moins 46 détenus sont décédés en l’espace de six à sept mois, selon les constats de l’ONG dans quatre centres pénitentiaires béninois.

Une surpopulation carcérale dramatique

Le rapport souligne que la population carcérale au Bénin atteint désormais près de 19 000 détenus, répartis dans les 11 centres pénitenciers du pays. Ce chiffre représente une occupation de plus de 300 % par rapport aux capacités officielles. « Les prisons sont surpeuplées et font plus de 3 à 4 fois leur capacité d’accueil. La prison de Porto-Novo, construite pour 240 détenus, en comptait plus de 1500 lors de notre passage », a déploré Glory Hossou, coordonnateur des médias à Amnesty International Bénin.

Cette surpopulation a de lourdes conséquences : détérioration des conditions sanitaires, manque d’accès à l’eau potable, soins médicaux quasi inexistants et promiscuité extrême. « La majorité des détenus dort à même le sol, dans des cellules surpeuplées, souvent sans ventilation malgré la chaleur. L’odeur nauséabonde due à l’absence d’installations sanitaires est insupportable », a déclaré Dieudonné Dagbéto, Directeur exécutif de l’organisation.

Des avancées à confirmer

Face à ces constats accablants, Amnesty International salue toutefois certains progrès récents. À la suite d’un communiqué publié le 1er août 2024, plusieurs mesures ont été prises par les autorités béninoises : recrutement de personnels de santé pour les prisons, adoption d’un décret établissant de nouveaux standards sur les droits des détenus, et législation votée au Parlement en faveur de l’amélioration du système carcéral.

Pour Glory Hossou, ces actions sont encourageantes, mais encore insuffisantes si elles ne sont pas suivies d’une mise en œuvre rigoureuse. « Notre cri de cœur, c’est que ces lois et décrets soient effectivement appliqués et que les détenus ne trouvent pas la mort en purgeant leur peine », a-t-il insisté.

Amnesty International exhorte les autorités béninoises à accélérer l’application des réformes entreprises et invite la société civile à se mobiliser pour le respect des droits humains dans les centres de détention.

Philippe G. LOKONON


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