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Au Bénin, deux acteurs des médias suggèrent une stratégie nationale de réforme des médias

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Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la liberté de presse et des 8 ans de Café Média Plus, l’ancien conseiller de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) et directeur de E-Télé Agapit Maforikan et le fondateur du Think Tank I-Médias, institut pour la modernisation de l’écosystème des Médias en Afrique, Assani Vianney ont exposé une stratégie de réforme des médias au Bénin à l’occasion du numéro spécial de l’émission Café Média Plus, vendredi 06 mai 2022. Elle inclut l’excellence, l’indépendance et l’épanouissement socio professionnel des hommes des médias.

Excellence, indépendance et épanouissement. C’est cette trilogie qui doit sortir la presse de son état actuel et lui permettre de revêtir ses couleurs de noblesse selon Assani Vianney, soutenu par Agapit Maforikan.
Sous le volet excellence, « nous voulons des journalistes brillants, qui ont un bon background, avec une bonne culture générale qui savent manier la plume et faire du journalisme d’expertise », a déclaré Assani Vianney. Il en appelle en cela, à la spécialisation des journalistes qui les rend beaucoup plus performants et augmente leur capacité en ce qui concerne le traitement de l’information. « Il faut qu’on passe du journalisme d’approximation à un journalisme d’expertise. C’est comme ça que nous serons respectés », a-t-il martelé. Et de proposer :

« Moi j’estime qu’il faut d’abord avoir une licence en droit, en lettres modernes, en économie, en biologie, avant d’entrer dans une école de journalisme. Il faut avoir une base. Si moi je proposerais une réforme de la formation et de l’entrée dans la profession aujourd’hui concrètement se serait minimum licence ».

Il a été soutenu par Agapit Maforikan pour qui il faut « renforcer l’excellence (…) dans l’exercice ». Selon lui, elle commence par la formation du journaliste qui, à défaut d’être encyclopédique, doit être à cheval entre plusieurs disciplines, afin de le prédisposer à la spécialisation. « Le journaliste a le devoir de la connaissance, en toutes les matières, d’où la question de la spécialisation. Moi je suis rentré dans la profession sans une formation. Mais j’ai fait de la germanistique, du droit et après j’ai fait un peu de l’économie. Aujourd’hui, j’ai d’autres masters soit en communication, soit en gestion de politique de l’environnement soit en ressources humaines… Ce qui me permet d’opiner sur beaucoup de questions, tout en étant journaliste », a-t-il avisé.

Les invités ont également exprimé la nécessité de l’indépendance des organes de presse. Selon Vianney Assani cette indépendance doit être ambivalente à la fois économique et éditoriale. « Il faut une indépendance économique et éditoriale des médias » a-t-il martelé.
L’ancien Conseiller à la Haac Agapit Maforikan va plus loin dans sa perception de cette liberté qui doit d’abord être institutionnelle. « Le ministère de la communication ne devrait pas exister. La presse n’a pas de tutelle gouvernementale », a-t-il souligné, saluant au passage la suppression du ministère de la communication par le pouvoir en place.
Enfin, l’épanouissement socio-professionnel des journalistes gage de compétence, de professionnalisme et de meilleure performance pour une meilleure rentabilité de l’organe de presse, a retenu l’attention. « Il faut que le journaliste soit aussi capable de s’offrir des vacances », a suggéré Vianney Assani.
Ces initiatives sont indispensables pour reformater l’environnement des médias au Bénin par l’instauration d’un cadre juridique pertinent et concret.

Rappelons que le rapport 2022 de Reporter sans frontières sur la liberté de la presse au Bénin, a fait dégringoler la presse béninoise de la 114ème place à la 121ème.

Joseph TOMONDJI

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