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À Paris, controverse autour de la mise en vente d’une récade du roi Béhanzin : « Sidérant que les descendants des soldats de l’armée coloniale, aujourd’hui, se permettent de vendre ce genre d’objet »

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Une vente aux enchères d’objets anciens d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine a suscité une vive controverse au Bénin. L’événement, organisé à Paris le 20 décembre 2024, proposait notamment une récade du roi Béhanzin, un objet symbolique du patrimoine béninois, décrit de manière jugée inappropriée par de nombreux observateurs.

Une vente intitulée « Tribal Exception » s’est ouverte vendredi à Paris, exposant plusieurs pièces historiques, dont une récade du roi Béhanzin. Cet objet, véritable symbole de pouvoir et de résistance, est un sceptre en bois représentant une main tenant le foie d’un ennemi vaincu.

Cependant, la controverse est née de la description fournie par la maison de vente. Selon Radio France Internationale (RFI), la récade aurait été « offerte » par le roi Béhanzin aux troupes coloniales françaises après la soumission du royaume du Dahomey. Une version de l’histoire vivement contestée par Marie-Cécile Zinsou, présidente de la Fondation d’art Zinsou.

Dans une intervention sur les ondes de RFI, Marie-Cécile Zinsou a exprimé son choc et dénoncé une absence totale de prise en compte du contexte historique et des récentes démarches de restitution. « La France vient de faire une restitution importante au Bénin de 26 œuvres bientôt 27 pièces pour justement reconnaître le pillage de l’armée coloniale. Alors je trouve ça assez sidérant que les descendants des soldats de l’armée coloniale, aujourd’hui, se permettent de vendre ce genre d’objet, sans contacter les pays d’origine et sans leur demander s’ils veulent le récupérer. », a-t-elle déclaré.

Mme Zinsou, également fondatrice du Musée de la récade à Lobozoukpa, a signalé cette vente au gouvernement béninois, provoquant une vague de réactions.

Revirement

Suite à ces dénonciations, la récade initialement estimée à 8 000 euros (soit environ 5,2 millions de FCFA) a été retirée de la vente avec un sabre d’Amazone, après une action diplomatique menée par le gouvernement béninois auprès des autorités françaises. Libre Express a rapporté que « Le chargé de mission de la Présidence béninoise a sollicité en urgence l’appui du Service des musées de France. Celui-ci a alors contacté la maison de vente pour lui demander de retirer la récade du catalogue », ce qui a été fait.

L’information a d’ailleurs été confirmée par Mme Zinsou dans un poste sur X (anciennement Twitter) : « Changement de programme à Paris ! La récade de Béhanzin et le sabre d’Amazone semblent avoir été retirés de la vente aux enchères de la maison Millon. »

Philippe G. LOKONON


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