Près de 30 000 personnes vivent de la prøstituti*n au Bénin, selon une enquête. Une réalité marquée par la violence et l’absence de reconnaissance sociale, malgré des initiatives d’accompagnement.
Près de 30 000 personnes, dont la moitié dans la clandestinité, exercent la pr⁰stitutin au Bénin, révèle une enquête publiée le 17 décembre dernier par La Croix Internationale. Ces chiffres, fournis par The Global Network of Sex Work Projects (NSWP), une ONG de défense des travailleuses du s.xe, mettent en lumière une réalité souvent ignorée. En plus des risques élevés de contracter le VIH/sida, ces travailleuses subissent des violences physiques, sxulles et psychologiques qui restent largement sous-estimées.
« Ces problèmes sont généralement sous-estimés et négligés par les autorités et la communauté », explique un rapport de NSWP. La viølence, notamment, est perçue comme un “risque du métier”, et de nombreuses agressions ne sont pas signalées par peur de représailles ou faute de soutien institutionnel.
À Jonquet, un quartier réputé de Cotonou, Anita, une travailleuse du sxe originaire d’un pays voisin, partage son vécu. Âgée d’une trentaine d’années, elle exerce depuis ses 20 ans. « Tous les hommes de ma famille m’ont vi°lé.e avant mes 18 ans : mon grand-frère, un oncle maternel, mon cousin à qui je me confiais aussi», confie-t-elle, expliquant que ces traumatismes l’ont poussée à embrasser ce métier. Aujourd’hui, elle se dit « travailleuse de s.xe et fière », malgré les dangers et le regard de la société.
Des initiatives pour redonner espoir
Depuis 2015, la communauté catholique Saint Jean-Paul II s’investit pour accompagner les travailleuses du s.xe, en particulier celles qui opèrent à domicile. Ces femmes sont souvent liées à des hommes qui les soutiennent financièrement en échange de relations s.xu*lles, mais elles restent sans emploi fixe, explique Antoine Boco, berger national de la communauté.
À travers l’écoute, l’accompagnement psychologique et l’insertion professionnelle, cette communauté tente de leur offrir une alternative. « Nous les faisons participer au séminaire ‘Talents de bâtisseur’ organisé chaque année par la communauté, ce qui les amène à découvrir leurs talents et initier des activités que nous appuyons », ajoute Antoine Boco.
Malgré ces efforts, le chemin reste long pour lutter contre les vi*lences qu’elles subissent et leur offrir des alternatives viables.