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Erevan-francophonie : le sommet des liaisons dangereuses !

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À deux jours de l’ouverture du 17eme sommet de la francophonie qui s’y tiendra, Erevan, la capitale arménienne s’apprête à vivre un combat de gladiateurs peu ordinaire. En lice, deux femmes aux parcours peu similaires convoitant chacune, le poste de secrétaire général de l’organisation : la sortante, la Canadienne Michaëlle Jean et la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Tombée en disgrâce auprès du président Macron qui lui préfère sa concurrente, la première espérait encore pouvoir compter sur le soutien sans faille de Justin Trudeau, le Premier ministre canadien. Leurre ! C’est le porte parole de la Primature qui lui a ôté ses rêves en annonçant hier soir que le Canada s’alignait derrière la candidate du consensus qui a nom, Louise Mushikiwabo. C’est donc elle, l’actuelle diplomate en chef du Rwanda qui, sauf revirement spectaculaire des chefs d’Etat et de gouvernement, occupera le fauteuil de secrétaire général de l’organisation internationale de la francophonie (oif). Pourtant, cette consécration offerte sur un plateau d’or par Emmanuel Macron et ses pairs à la rwandaise n’est pas exempte de critiques. D’abord, la nationalité de dame Mushikiwabo. Cela est connu que le Français a été déchu de son rang de langue officielle du Rwanda au profit de l’anglais, le pays de Kagame étant devenu par ricochet, membre du Commonwealth. Alors on peut bien se demander pourquoi forcément le Rwanda. C’est un secret de polichinelle que la France tente de plus en plus de se rapprocher de Kigali. Et à cet effet, tous les moyens sont bons pour fumer le calumet de la paix avec Kagame dont l’influence grandissante sur le continent africain paraît désormais évidente. Mais cette ascension semble ainsi faire la part belle à un pays qui, ideologiquement, s’est beaucoup éloigné de la francophonie à la fin du génocide. Ensuite, les concessions faites ça et là par la France à certains pays comme le Canada pour obtenir l’unanimité autour de Mushikiwabo paraissent, pour certaines, ridicules pour être soulignées. Tout compte fait, ce ralliement du Canada et du Québec à la candidature de la Rwandaise peut aussi signifier le peu d’importance accordé au français par ce pays. Enfin, toutes ces liaisons de circonstance pour évincer la Canadienne du poste, montrent clairement que la francophonie n’est pas perçue de la même manière par la France que par les chefs d’Etat africains. L’organisation reste tout simplement un outil diplomatique avéré pour Paris au détriment des intérêts de l’Afrique . Alors, toutes ces liaisons pour le sacre de Mushikiwabo paraissent bien dangereuses.

Raoul Hountondji


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