En matière de condamnation pour violation de la Constitution du Bénin par les médias, on serait tenté de dire « dis-moi quel organe de presse tu es, je te dirai ta sanction », tant la décision de la Cour constitutionnelle condamnant Jacques Ayadji et impliquant la station de radio privée “Topka” du 20 mars 2018 est édifiante.
En effet, dans sa décision DCC 18-078 du 20 mars 2018 la Cour constitutionnelle condamnant Jacques Ayadji, directeur des infrastructures routières pour des propos tenus sur la radio Tokpa en violation des articles 34, 124 et 36, demande à la Haute Autorité Audiovisuelle et de la communication (Haac) « de faire diffuser par la Radio Tokpa, sur une période de deux semaines » un extrait de la décision de condamnation.

Cette volonté du juge constitutionnel à appeler dans une allusion transparente à la responsabilité de Radio Tokpa se heurte néanmoins à une situation similaire en 2012, celle impliquant la télévision nationale, ortb pour avoir diffusé des propos de l’ancien président de la République Boni Yayi jugés contraire à la Constitution sans toutefois demander à la chaîne de service public de diffuser sa décision.
Ainsi, les mêmes Sages de la Cour qui se sont déclarés incompétents dans leur décision DCC 13-071 du 11 juillet 2013 pour sanctionner l’Ortb, à la demande du requérant, sont prompts aujourd’hui à proposer des actions contre Radio Tokpa pour des faits quasi-identiques. Étrange paradoxe!
Lire extraits des décisions de 2018 et 2013
Décision de la Cour condamnant Jacques Ayadji
DCC 13-071 du 11 juillet 2013 condamnant Yayi Boni
Venance Tonongbé
1 Commentaire
L’initiateur de la publication ferait bien d’exposer dans leur intégralité les différents éléments en analyse. Je pense qu’il ne faut pas seulement s’attarder sur les décisions de la Cour pour tirer une conclusion ou induire une interprétation.
il faut présenter les saisines, les argumentaires et les décisions afin de permettre à l’opinion de se faire son opinion