Les naissances prématurées des bébés au cours de la dernière décennie représentent une “urgence silencieuse”. C’est ce qu’a révélé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport publié le mercredi 10 mai 2023 à l’occasion de la Conférence internationale sur la santé maternelle et néonatale.
«65% des naissances prématurées dans le monde proviennent des régions de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud». Celles-ci représentent «les taux les plus élevés de naissances prématurées» au monde selon le rapport décennal ” Arrivés très tôt : Décennie d’Action sur les Naissances Prématurées ”, en anglais, ”Born too soon ” de l’OMS et de l’UNICEF.
Réalisé avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine, ce document révèle que «sur 10 bébés nés, 01 est prématuré et toutes les 40 secondes, 01 de ces bébés meurt».
« Le rapport “Arrivés très tôt” souligne la nécessité d’accroître les investissements et la redevabilité en ce qui concerne les naissances prématurées, première cause de mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde», a déclaré Helga Fogstad, Directrice exécutive de PMNCH, l’un des partenaires des institutions onusiennes pour ce rapport.
Pour le Professeur Joy Lawn, Co-dirigeant du rapport à London School of Hygiene & Tropical Medicine, « ce nouveau rapport montre que le coût de l’inaction au cours de la dernière décennie a été de 152 millions de bébés nés trop tôt. Bien que certaines régions soient plus touchées, les naissances prématurées menacent les progrès en matière de santé dans tous les pays».
Quant à Steven Lauwerier, Directeur de la Santé (par intérim) à UNICEF, il souligne que « chaque décès prématuré est suivi d’un cortège de pertes et de déchirements. Le bilan est accablant[…] malgré les nombreux progrès réalisés dans le monde au cours de la dernière décennie».
Ces taux de mortalité infantile estimés à «près d’un million» sur «13,4 millions de bébés nés avant terme en 2020» sont beaucoup plus causés par des «complications liées à l’accouchement prématuré». En effet, «plus d’un décès d’enfant sur 05 survenant avant leur 5ème anniversaire est dû aux naissances prématurées. Les survivants de la prématurité sont pour la plupart du temps confrontés à des conséquences sanitaires tout au long de leur vie, avec une probabilité accrue de handicap et de retard de développement», indique Born too soon.
Les organisations onusiennes soulignent également que «les impacts des conflits, des changements climatiques et des dommages environnementaux, du COVID-19 et de l’augmentation du coût de la vie accroissent les risques pour les femmes et les bébés partout dans le monde».
De ce rapport, il ressort aussi que les taux de naissances prématurées n’ont pas changé au cours de la dernière décennie, en Afrique et dans le monde. Ainsi, «152 millions de bébés vulnérables sont nés trop tôt entre 2010 et 2020».
L’OMS, l’UNICEF et leurs partenaires tirent donc la sonnette d’alarme et invitent l’opinion internationale à «agir pour améliorer la prévention des naissances prématurées, ainsi que les soins apportés aux bébés concernés et à leurs familles».