Le gouvernement béninois, avec l’appui d’un financement de 120 milliards de FCFA de la Banque mondiale, veut moderniser le transport urbain dans le Grand Nokoué à travers un réseau public de bus et de bateaux. Mais les populations peuvent-elles espérer voir les premières embarcations naviguer avant la fin du mandat du président Patrice Talon en mai 2026 ? Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, apporte des éléments de réponse.
C’est un projet de grande envergure qui suscite espoir et interrogations. Le 20 mai 2025, la Banque mondiale a approuvé un financement de 120 milliards de FCFA destiné à soutenir un vaste programme de mobilité urbaine dans le Grand Nokoué. L’ambition : créer un réseau public intégré de bus et de bateaux dans les cinq principales villes que sont Cotonou, Porto-Novo, Sèmè-Kpodji, Abomey-Calavi et Ouidah.
Au cœur de ce projet, la mise en place d’un transport fluviolagunaire moderne, censé désengorger les axes routiers et offrir une alternative écologique aux déplacements urbains. Interrogé par la presse en ligne le vendredi 23 mai 2025, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement, a expliqué que plusieurs aménagements sont déjà intégrés à la stratégie.
Des ponts adaptés
Le gouvernement entend moderniser certains ouvrages d’art pour rendre possible la circulation des bateaux. « En dédoublant la route Sèmè-Porto-Novo, nous avons prévu de faire également un pont sur la lagune, en deux fois deux voies, mais surtout assez surélevé pour favoriser la navigation fluviolagunaire », a précisé Wilfried Léandre Houngbédji.
Il en est de même pour le vieux pont de Cotonou, dont la réhabilitation est annoncée : « On va le dimensionner aussi de façon à ce que des bateaux puissent passer en dessous. » Ces adaptations visent à poser les bases concrètes d’un réseau navigable reliant les différentes communes du Grand Nokoué par les voies d’eau.
Un calendrier incertain, mais une volonté affichée
Malgré ces avancées, la question de la mise en service effective des bateaux reste posée : pourra-t-on voir le premier bateau mouiller dans une lagune béninoise avant la fin du mandat du président Patrice Talon, prévue pour mai 2026 ?
À cette question, le porte-parole du gouvernement reste prudent, mais optimiste : « Le président Talon ne fait pas les choses juste pour la gloire du moment. Si toutes les conditions sont remplies pour que, avant le 4ᵉ dimanche du mois de mai 2026, ce premier bateau mouille dans les eaux d’une de nos lagunes, pourquoi pas ? »
Il reconnaît toutefois que si les délais ne sont pas tenus, les travaux préparatoires auront, au moins, jeté les bases d’une transformation durable du transport en commun au Bénin.