Accusé par le régime militaire nigérien d’avoir bloqué une centaine de véhicules blindés destinés à son armée, le Bénin rejette ces allégations. Cotonou assure avoir proposé des solutions pour l’acheminement de ces équipements tout en exprimant des réserves sur certaines modalités de transit.
Selon des médias nigériens, le régime militaire en place reproche au Bénin d’avoir entravé l’acheminement de véhicules blindés de l’armée nigérienne au port de Cotonou. Cette situation, perçue comme un acte hostile, alimente les tensions entre les deux pays voisins.
Cependant, Cotonou dément fermement ces accusations. Des sources de la Présidence béninoise affirment qu’aucun véhicule blindé n’est retenu sur le territoire national. “Le Niger a acquis des véhicules légers de transport de troupes. Le gouvernement béninois leur a notifié sa disponibilité à acheminer ces véhicules par escorte militaire jusqu’à la frontière Benin-Niger afin que I’Etat nigerien les récupère.”, précisent les autorités béninoises.
Une ouverture encadrée proposée
Pour faciliter cette opération, le gouvernement béninois aurait même proposé une ouverture temporaire de la frontière, fermée depuis plusieurs mois. Cette mesure exceptionnelle visait à permettre le transfert direct des équipements vers le Niger avant de refermer immédiatement la frontière.
En revanche, le Bénin s’oppose à l’idée de faire transiter ces véhicules sensibles par le Burkina Faso, une alternative suggérée par les autorités nigériennes. Cotonou redoute que ce passage ne profite à des groupes “djihadistes” actifs dans la zone, ce qui pourrait représenter un risque sécuritaire pour le Bénin lui-même.
Les autorités béninoises soulignent également que le Niger pourrait, comme cela se fait régulièrement pour d’autres cargaisons, utiliser le fleuve comme voie de transport. “Les autorités nigeriennes peuvent aussi s’ils le souhaitent faire passer les véhicules par le fleuve comme c’est le cas pour plus de 400 véhicules qu’ils font passés par le fleuve entre le Bénin et le Niger chaque mois.”, détaillent les mêmes sources.