Du nom de l’un des plus grands mathématiciens africains encore en vie, le prix Gaston-Mandata-N’Guérékata vise à récompenser les meilleurs mathématiciens du continent.
C’est une première pour les mathématiciens africains de pouvoir remporter une distinction pour leur longues années de recherche dans le domaine des sciences mathématiques. Le prix Gaston-Mandata-N’Guérékata créé par l’Union mathématique africaine sur fond de révolte contre la méconnaissance des chercheurs africains en sciences mathématiques dans le monde récompensera les travaux des mathématiciens du continent chaque deux ans. La distinction est d’une valeur de plus d’1,8 millions de FCFA.
Dans un entretien accordé à RFI mercredi 21 février, le professeur de mathématiques camerounais Abdon Atangana, l’un des dirigeants de l’Union mathématique africaine a déploré l’absence des africains lors des distinctions et lors des grands rendez-vous mondiaux dans le domaine des sciences mathématiques. Une situation qui a motivé ses pairs et lui à penser à la création d’une distinction africaine pour valoriser le travail des scientifiques du continent. « Nous avons constaté que les médailles en mathématiques ne portent pas les noms des Africains », a regretté le professeur Atangana.
Le Camerounais qui fait partie des meilleurs mathématiciens au monde souligne au passage, la méconnaissance des travaux des chercheurs africains en mathématiques. « Les mathématiciens africains ne sont pas reconnus, ils n’ont pas de visibilité. Quand il y a l’événement International Mathematical Union, aucun mathématiciens africains n’est invité. La médaille Fields, décernée à des jeunes mathématiciens de moins de 40 ans, n’a jamais été donnée à un Africain, à un Noir en général », a-t-il déclaré.
Un pas pour la reconnaissance des chercheurs africains
Le prix Gaston-Mandata-N’Guérékata dont la première édition se déroule cette année est donc une révolution pour la reconnaissance du mérite des chercheurs africains en sciences mathématiques. Le mathématicien centrafricain de 71 ans dont le prix porte le nom, a consacré sa vie à l’étude des phénomènes périodiques ou presque périodiques et s’est imposé au monde comme spécialiste des fonctions presque automorphes.
Le dirigeant de l’Union mathématique africaine souhaite également la création d’une maison d’édition pour la publication des articles scientifiques des chercheurs africains en mathématiques et dans les autres domaines scientifiques. « La chose la plus importante, c’est que l’Afrique doit avoir ses médailles. Nous ne pouvons plus être des esclaves académiques », a-t-il indiqué.
Le professeur Atangana exhorte l’Union africaine et les gouvernements à investir davantage dans l’éducation afin que seul le football ne réunisse pas les Africains, mais que la science, la technologie, l’informatique et les mathématiques les réunissent pour le développement du continent.