L’ambassade des États-Unis au Togo a annoncé ce 5 juin 2025 l’entrée en vigueur prochaine de restrictions de visas pour les ressortissants togolais.
Le Togo se retrouve dans le viseur de Washington. Dans une proclamation présidentielle signée le 4 juin 2025, le président Donald Trump a ordonné des restrictions partielles de visas visant les ressortissants de sept pays, dont le Togo, pour « protéger les États-Unis des terroristes étrangers et d’autres menaces à la sécurité nationale et publique ».
Ces restrictions entreront en vigueur le 9 juin 2025, selon un communiqué publié ce mercredi sur la page Facebook officielle de l’ambassade des États-Unis au Togo. Le document précise que la mesure concerne notamment les visas de type B1/B2 (tourisme et affaires), ainsi que les visas étudiants et d’échange culturel (F, M et J).
« La raison de cette décision, spécifique au Togo, est que selon le dernier « Entry/Exit Overstay Report » du Department of Homeland Security (DHS), le Togo affiche un taux de dépassement de visa B1/B2 de 19,03 % et un taux de dépassement de visa F, M et J de 35,05 %. Ces taux sont parmi les plus élevés au monde », indique l’ambassade américaine.
Des statistiques qui fâchent
Ces taux d’overstay (dépassement de la durée autorisée de séjour) sont issus d’un rapport annuel du DHS, rendu public sur son site officiel. En clair, près d’un Togolais sur cinq détenteur d’un visa touristique ou d’affaires ne quitte pas les États-Unis à l’expiration de son visa. Le phénomène est encore plus alarmant chez les étudiants ou bénéficiaires de programmes d’échange culturel, avec plus d’un tiers d’entre eux en situation irrégulière à la fin de leur séjour.
Ces statistiques alarmantes sont au cœur de la décision américaine, qui juge le Togo insuffisamment coopératif pour garantir le respect des conditions de séjour sur son sol. Le pays devient ainsi l’un des plus fortement sanctionnés en matière de mobilité par les États-Unis, dans un contexte mondial marqué par des politiques migratoires de plus en plus restrictives. « De plus amples informations seront communiquées ultérieurement », précise l’ambassade, laissant entendre que d’autres mesures pourraient suivre ou être modulées.
À ce jour, les autorités togolaises n’ont pas encore officiellement réagi à cette annonce.