Le général Christopher Musa, chef d’état-major des forces armées nigérianes, a annoncé, mardi 3 juin 2025 à Abuja, envisager la fermeture complète des frontières terrestres du Nigéria avec ses voisins, dont le Bénin.
Le climat sécuritaire tendu dans la région sahélienne pousse le Nigéria à envisager des décisions de plus en plus radicales. Face à la recrudescence des attaques attribuées à Boko Haram et à sa branche affiliée à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), le général Christopher Musa, chef d’état-major général des forces armées nigérianes, a évoqué pour la première fois la possibilité de fermer entièrement les frontières terrestres de son pays. C’était lors d’une conférence sur la sécurité tenue mardi 3 juin 2025 à Abuja, la capitale fédérale.
Selon le général Musa, des combattants armés venus des pays voisins (le Bénin, le Niger, le Cameroun et le Tchad) seraient impliqués dans l’escalade des violences. « Nous devons sécuriser pleinement et contrôler nos frontières. C’est essentiel pour notre survie et notre souveraineté », a-t-il affirmé, rapporté par Reuters.
Le Nigéria partage plus de 4 000 kilomètres de frontières terrestres avec ces quatre pays, dont environ 770 km avec le Bénin. Le général Musa considère ces zones comme des « espaces critiques », par lesquels transiteraient des éléments terroristes responsables des récentes attaques meurtrières contre des bases militaires et des populations civiles.
Cette proposition de fermeture inquiète, tant elle risque d’entraver la libre circulation des personnes et des biens, principe fondamental défendu par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Elle pourrait également compromettre les liens économiques et diplomatiques que le Nigéria entretient avec ses voisins, notamment le Bénin, fortement dépendant de ses échanges commerciaux avec la première puissance économique du continent.
L’annonce du général Musa n’a pas encore été suivie d’une décision officielle du gouvernement nigérian. Mais elle traduit un durcissement de la posture sécuritaire d’Abuja.
