Invitée sur la chaîne de télévision privée Edentv, Raïmath Djibril Moriba, juriste spécialiste du genre et Présidente de l’ONG Femmes engagées pour le développement (FED-ONG), a appelé les femmes béninoises à la responsabilité devant l’histoire et de mériter le respect que l’État leur accorde à travers l’étude d’un projet de loi sur la répression des infractions liées au genre.
« Il faut que les femmes sachent qu’en même temps qu’il y a des lois qui les protègent, en même temps qu’il y a des mesures qui les défendent, elles doivent être aussi des exemples. C’est fondamental ! », a lancé la spécialiste en genre, vendredi 1er octobre dernier. « C’est tellement beau de dire que le gouvernement renforce les mesures en matière de la promotion et de la défense des droits de la femme. Mais c’est aussi le lieu d’appeler à la responsabilité », a-t-elle insisté. Car, Raïmath Djibril Moriba souligne que parfois, des femmes créent des situations qui poussent les hommes à les considérer comme “des objets sexuels”. « Nous voyons parfois des scènes qui ne nous font pas plaisir. Elles offrent leur corps pour que les hommes en profitent et pour qu’elles en profitent elles aussi », regrette, la présidente de la présidente de FED-ONG.
Quant aux hommes, la juriste rassure que la loi en étude n’est pas faite contre eux. Mais elle est envisagée pour en finir avec l’instrumentalisation de la gente féminine.
Pour rappel, fin septembre, le gouvernement béninois a présenté aux députés en vue de son adoption, un projet de loi portant mesures spéciales de répression des infractions commises à raison du genre. L’objectif étant de renforcer la protection de la femme contre les atteintes dont elle est victime en raison de son genre. En matière d’infractions on peut noter : « est désormais assimilé au harcèlement sexuel et punie comme tel, toute liaison amoureuse entre un apprenant et son formateur ou son enseignant. La création d’une nouvelle catégorie d’infractions dénommées Infractions à raison du genre définie comme étant les Infractions pour la commission desquelles le sexe de la victime est la considération préalable. Sont rangées dans cette catégorie d’infractions : le harcèlement sexuel, le viol, l’interruption forcée de grossesse et les mutilations génitales féminines. »