Le Comité des droits de l’homme des Nations unies somme la Côte d’Ivoire de garantir les droits politiques de Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI).
Radié de la liste électorale depuis le 22 avril 2024, Tidjane Thiam, président du principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, bénéficie désormais d’un soutien de poids : celui du Comité des droits de l’homme des Nations unies. L’institution internationale appelle l’État ivoirien à « prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que M. Cheick Tidjane Thiam puisse exercer ses droits politiques », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) l’un de ses avocats, Me Mathias Chichportich.
Ce dernier rappelle que l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques garantit à tout citoyen le droit de voter, d’être élu et d’accéder aux fonctions publiques dans son pays. En ce sens, le Comité de l’ONU « enjoint ainsi à la Côte d’Ivoire de permettre à Tidjane Thiam de concourir à l’élection présidentielle de 2025 », a-t-il précisé.
Tidjane Thiam n’est pas le seul opposant frappé d’inéligibilité. L’ancien président Laurent Gbagbo, ainsi que deux autres figures de l’opposition, ont également été écartés de la course par des décisions de justice controversées. Mais la sortie du Comité onusien pourrait rebattre les cartes, à moins d’un an de l’échéance présidentielle.
Pour Me Chichportich, cette décision est « sans appel ». Elle provient, souligne-t-il, d’un « organe indépendant de la plus haute instance internationale en charge du respect des droits de l’homme ». Et de conclure : « Les dirigeants de la Côte d’Ivoire sont désormais face à leurs responsabilités. Il y va de leur crédibilité dans le concert des nations. »
La réaction des autorités ivoiriennes est à ce jour attendue, dans un contexte politique tendu à l’approche de la présidentielle.

