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Pas de bénédiction aux couples homosexuels dans les églises d’Afrique : tranche le symposium des évêques d’Afrique

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Dans une synthèse de réponses rendue publique ce 11 janvier 2024, parvenue à notre rédaction, le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar ( SCEAM) dit non à la bénédiction des couples homosexuels dans les églises d’Afrique.

Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) a réitéré son refus des bénédictions des couples homosexuels dans les églises africaines. Cette position, issue d’une synthèse des réponses des évêques, se fonde sur des considérations théologiques, bibliques et culturelles.

Un refus généralisé des bénédictions homosexuelles

Les Conférences Épiscopales africaines, tout en respectant la liberté de chaque évêque dans son diocèse, ont unanimement décidé de ne pas offrir de bénédictions aux couples de même sexe. Cette décision est motivée par la crainte de confusion et de scandale au sein de la communauté ecclésiale, conformément à l’enseignement constant de l’Église qui qualifie les actes homosexuels d'”intrinsèquement désordonnés”.

Fondements théologiques et bibliques

Les évêques africains ont justifié leur position en citant abondamment la Parole de Dieu. Des passages bibliques, tels que Lv 18, 22-23, ont été évoqués pour condamner explicitement l’homosexualité. Les évêques ont souligné l’importance des enseignements bibliques dans leur opposition aux bénédictions des couples de même sexe, arguant que ces pratiques vont à l’encontre des normes divines.

Contexte culturel et complexités africaines

En plus des raisons théologiques, les évêques ont souligné le contexte culturel enraciné en Afrique, où les valeurs de la loi naturelle concernant le mariage et la famille sont prédominantes. Les unions homosexuelles sont considérées comme contradictoires aux normes culturelles et intrinsèquement mauvaises, ce qui complique davantage leur acceptation.

Réaffirmation de la doctrine de l’Église

Les Conférences Épiscopales africaines ont réaffirmé leur communion avec le Pape François tout en soulignant que les bénédictions extra-liturgiques proposées dans la Déclaration Fiducia supplicans ne sont pas appropriées en Afrique sans risquer des scandales. La doctrine de l’Église sur le mariage chrétien et la sexualité reste inchangée, selon les évêques.

Appel à la conversion et réflexions continues

Les évêques africains ont conclu en insistant sur l’appel à la conversion pour tous. Ils ont souligné la mission miséricordieuse de l’Église, appelant à aller à contre-courant de l’esprit du monde et à proposer le meilleur, même si cela est exigeant. Certains pays souhaitent davantage de temps pour approfondir la Déclaration, explorant au-delà des bénédictions pour les couples en situation irrégulière.

Extrait de la déclaration

« 3. Position sur les unions homosexuelles et les couples de même sexe

Les Conférences Épiscopales préfèrent en général – chaque Évêque restant libre dans son diocèse – ne pas offrir de bénédictions aux couples de même sexe. Cette décision découle de la préoccupation concernant la confusion potentielle et le scandale au sein de la communauté de l’Église. L’enseignement constant de l’Église décrit les actes homosexuels comme “intrinsèquement désordonnés” (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Déclaration Persona Humana, n. 8) et contraires à la loi naturelle. Ces actes, considérés comme excluant le don de la vie et manquant de complémentarité affective et sexuelle véritable, ne doivent être approuvés en aucune circonstance (Catéchisme de l’Église Catholique, n. 2357).

Pour étayer cette position, une grande majorité des interventions des Évêques africains s’appuie avant tout sur la Parole de Dieu. Elles citent les passages qui condamnent l’homosexualité, notamment Lv 18, 22-23 où l’homosexualité est explicitement prohibée et considérée comme une abomination. Ce texte législatif témoigne de ces pratiques dans l’environnement d’Israël, comme d’autres pratiques que Dieu interdit, tel que l’infanticide (cf. le sacrifice d’Isaac). Une Conférence Épiscopale a ajouté le scandale des homosexuels de Sodome (cf. Gn 19, 4-11). Dans la narration du texte, l’homosexualité est si abominable qu’elle entrainera la destruction de la ville. Dans le Nouveau Testament, saint Paul, dans l’épître aux Romains, condamne lui aussi ce qu’il appelle des rapports contre nature (cf. Rm 1, 26-33) ou mœurs infâmes (cf. 1 Co 6, 9-10).

En plus de ces raisons bibliques, le contexte culturel en Afrique, profondément enraciné dans les valeurs de la loi naturelle concernant le mariage et la famille, complique davantage l’acceptation des unions de personnes de même sexe, car elles sont considérées comme contradictoires aux normes culturelles et intrinsèquement mauvaises.

  1. Déclaration conclusive

En résumé, les Conférences Épiscopales à travers l’Afrique, qui ont fortement réaffirmé leur communion avec le Pape François, estiment que les bénédictions extra-liturgiques proposées dans la Déclaration Fiducia supplicans ne pourront pas se faire en Afrique sans s’exposer à des scandales. Elles rappellent, comme le fait clairement Fiducia supplicans, au clergé, aux communautés religieuses, à tous les croyants et aux personnes de bonne volonté, que la doctrine de l’Église sur le mariage chrétien et la sexualité reste inchangée. Pour cette raison, nous, Évêques africains, ne considérons pas comme approprié pour l’Afrique de bénir les unions homosexuelles ou les couples de même sexe parce que, dans notre contexte, cela causerait une confusion et serait en contradiction directe avec l’éthos culturel des communautés africaines. Le langage de Fiducia supplicans demeure trop subtil à comprendre pour les gens simples. Par ailleurs, il reste très difficile de convaincre que des personnes de même sexe qui vivent dans une union stable ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut.

Nous, Évêques africains, insistons sur l’appel à la conversion de tous. À la manière d’Osée, Jésus vient pour témoigner de la tendresse de Dieu: <«il n’est pas venu appeler les justes, mais les pécheurs » (Mt 9, 3). Cela ne fait aucun doute. Mais Jésus tend aussi la main au pécheur pour qu’il se lève, pour qu’il se convertisse (cf. Mc 1, 5). Après avoir témoigné de tant de tendresse pour la femme adultère, il lui dit : « va désormais, ne pèche plus » (Jn 8, 11). Comme sel de la terre et lumière du monde (cf. Mt 5, 13-14), la mission miséricordieuse de l’Église est d’aller à contre-courant de l’esprit du monde (cf. Rm 12, 2) et de lui proposer le meilleur, même s’il est exigeant.

Certains pays préfèrent avoir plus de temps pour l’approfondissement de la Déclaration qui, en fait, propose la possibilité de ces bénédictions mais ne les impose pas. Quoi qu’il en soit, nous réfléchirons encore sur la valeur du thème général de ce document, au-delà des seules bénédictions pour les couples en situation irrégulière, c’est-à-dire sur la richesse des bénédictions spontanées dans la pastorale populaire.»

Fait à Accra, le 11 janvier 2024

Fridolin Cardinal Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa

Président du SCEAM


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