Jeunesse béninoise: l’utopie de la relève !
Au présent de nos désespoirs, nous Béninois de tous bords, faisons tôt, d’opposer un avenir radieux porté par une jeunesse de qualité qui pourra faire flamboyer un Bénin prospère de nos espérances. Cette utopie nourrie par les illusionnistes que nous sommes, tous, semble faire fi des monstres hideux qui sont en germination dans nos écoles de piètre qualité. Au détour d’un entretien avec des surveillants de salle du baccalauréat 2018, nous nous sommes fait à l’évidence que de futurs BMPistes sont en route pour la liquidation définitive de ce Bénin désespérément voué au sabordage de ses propres fils. Si, avant même d’être bacheliers, les futurs cadres de la République cultivent la tricherie, sous des formes bien pernicieuses, jusqu’à la moelle épinière au point de n’y rien voir d’anormal, il ne faut déjà plus rien espérer de cette relève. Si avant même de prendre leurs quartiers dans les officines et autres couvents extravertis du développement incertain, ils semblent plutôt voir dans la tricherie, un moyen qui justifie la fin, mieux, une sorte de débrouille sur laquelle on devrait fermer les yeux, il n’y a alors plus rien à espérer de cette relève disqualifiée avant l’heure. Tenez, par exemple, à des candidats de série B, exceptionnellement doués dans la tricherie, un surveillant, sous le choc, s’est lâché en ces termes : << si de futurs économistes comme vous se plaisent ainsi à tricher, quelles vérités diront-ils au Président, sur les chiffres ? >>. À cette question engageant l’avenir même de la nation, ils répondirent presqu’à l’unanimité, que le président lui-même a dû mentir pour arriver au pouvoir. Pathétique, n’est-ce pas ! Pourtant, ils expriment là, une évidence indiscutablement consacrée, dans une république où l’art de mentir est pratiquement consacré par l’élite politique et intellectuelle. Il va sans dire que nos espoirs de voir finir, dans un futur proche, les lendemains qui chantent, est une utopie que nous devons cesser de nourrir. Déjà que le poisson a pourri par la tête et que le corps ploie sous sa fétide puanteur, ce n’est pas aux asticots qu’on pourra interdire de prendre part au festin. Le mal est fait : les aînés ont tellement triché que les jeunes en ont la conscience affectée.
Raoul Hountondji
2 Commentaires
Belle analyse. Seul Dieu pourra nous sauver
de ce sport national qu’est la tricherie.
Vraiment. Un vrai sport qui, par la grâce de Dieu aura un “coup de siffler final” dans ce pays.