Lorsque le soleil décline et que la chaleur s’estompe légèrement, les rues animées de Cotonou et d’Abomey-Calavi prennent une atmosphère particulière. Parmi les bavardages et les échanges du quotidien, un sujet refait souvent surface : les aphrØdisiaques, ces substances qui alimentent les discussions et suscitent bien des curiosités.
L’usage des aphrØdisiaques, aussi appelés excitãnts, s’est ancré dans les habitudes de nombreux Béninois, de tous âges et de tous milieux. Ces substances, qu’elles soient naturelles ou artificielles, sont supposées augmenter le désir s3xuel ou améliorer les performances s3xuelles. Une tendance qui prend de l’ampleur et qui ne cesse d’intriguer et d’inquiéter.
Entre les types d’aphrØdisiaques, les modes d’usage, les sensations ressenties et les risques liés à la consommation de ces produits, “des jØuisseurs” délient leur langue au micro de Lameteo dans ce reportage audio dans les rues d’Abomey-Calavi et de Cotonou.
Une jeune étudiante dans la vingtaine, croisée dans les rues animées de Cotonou, confie sans tabou son recours aux aphrØdisiaques pour pimenter ses relations intim€s. “On mélange le miel avec des bonbons aphrØdisiaques et des clous de girofle. Le tout est à boire 30 minutes au moins avant les rappØrts s3xuels”, lâche-t-elle, décomplexée. Une pratique qu’elle a adoptée depuis quelques mois et qu’elle trouve efficace pour stimuler son dé$ir et celui de son partenaire.
À Abomey-Calavi, “un businessman” dans la trentaine partage son expérience avec les aphrØdisiaques. Pour lui, la différence est nette lorsqu’il en consomme avant l’acte s3xuel. “Ça nous donne assez d’énergie, ça nous rend endurants et nous permet de ne pas vite céder”, confie-t-il, évoquant les effets ressentis qui semblent convaincants pour beaucoup.
Pourtant, derrière cette quête d’excitãtion et d’endurance se cachent des interrogations profondes sur l’efficacité, la sécurité et l’impact sur la santé de ces substances. “Lorsqu’on en consomme de façon excessive, ça peut avoir des conséquences sur la santé, notamment sur les reins en provoquant des insuffisances rénales, et sur le foie également”, alerte Gracias Koukoubou, médecin généraliste en exercice à l’hôpital Sainte-Marie d’Abomey-Calavi.
Au-delà de l’engouement apparent, l’usage des aphrØdisiaques soulève ainsi des enjeux complexes, entre désir, plaisir et préoccupations sanitaires, invitant à une réflexion plus approfondie sur cette pratique devenue presque banale dans le quotidien de certains Béninois.