Alors que le Bénin se prépare pour les assises nationales sur la croissance démographique et le développement prévues pour le mois de novembre, le Gouvernement a présenté les perspectives sur les impacts de la croissance démographique prévue d’ici 2030-2050. Les chiffres annoncés laissent entrevoir des investissements colossaux dans divers secteurs pour répondre aux besoins croissants de la population.
Dans le secteur de la Santé, il est estimé que le pays devra recruter plus de 22 777 médecins et investir plus de 144,04 milliards de FCFA d’ici 2050 pour la formation des ressources humaines en santé. Cela souligne considérablement l’ampleur du défi à relever.
Pour le secteur de l’Enseignement Maternel et Primaire, la croissance démographique nécessitera la construction de 1 650 salles de classe supplémentaires et le recrutement de 6 890 enseignants complémentaires pour accompagner la population scolaire.
L’Enseignement Secondaire, Technique et de la Formation professionnelle ne sera pas en reste. Sans mesures adéquates, le gouvernement devra investir plus de 30 051,84 milliards de FCFA d’ici 2050 pour faire face à la demande croissante dans ce secteur.
L’enseignement supérieur représente également un défi financier majeur, avec un besoin de recruter en moyenne 850 enseignants par an, comparé aux 100 actuellement prévus en 2023. De plus, la construction et la réhabilitation d’infrastructures universitaires modernes nécessiteront un investissement annuel accru à 45 milliards de FCFA, contre les 20 à 25 milliards de FCFA actuels.
Ces investissements massifs soulèvent la question cruciale des ressources disponibles pour le pays. Pour Laurent Mahounou Hounsa, Directeur de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (INStaD), ces données mettent en évidence la nécessité d’une réévaluation des politiques nationales en matière de population, en particulier en ce qui concerne la parentalité responsable.
Face à ces défis financiers et structurels, le gouvernement béninois estime qu’il est impératif d’organiser les assises nationales sur la croissance démographique et le développement. Ces assises visent à repenser les paradigmes existants pour créer des bases solides permettant de concilier l’ambition d’un bien-être partagé avec le désir de procréation.