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Les dangers inacceptables des coups d’Etat en Afrique: Pourquoi la tolérance n’est pas une option

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Les coups de force et les coups d’État sont des événements politiques qui suscitent souvent des débats passionnés quant à leur légitimité et à leurs conséquences comme c’est le cas actuellement au Niger. Cependant, il est essentiel de comprendre pourquoi il ne faut pas tolérer de telles actions, car elles représentent une menace grave pour la démocratie et l’ordre politique établi. Dans cet article, nous examinons les raisons pour lesquelles les coups de force et les coups d’État doivent être condamnés et rejetés en faveur du maintien de l’État de droit et de la stabilité politique.

1. Violation de la volonté populaire

Les coups de force et les coups d’État contournent le processus démocratique, dans lequel le peuple exerce son droit de choisir ses dirigeants par le biais d’élections libres et équitables. En renversant le gouvernement en place par la force, les instigateurs de ces actions sapent la volonté populaire et imposent leur propre vision politique, souvent sans mandat légitime. Dans le cas du Niger, il est important de savoir que lors de son investiture en 2021, le président Mohamed Bazoum avait déjà été victime d’une tentative d’un coup d’Etat, heureusement ratée. Cela mine la confiance des citoyens dans le système politique et peut créer un climat de méfiance généralisée envers les institutions démocratiques.

2. Instabilité politique et économique

Les coups de force et les coups d’État entraînent généralement une période d’instabilité politique, pendant laquelle le pays peut faire face à des divisions internes, des protestations et même des violences. Cette instabilité a des répercussions économiques néfastes, car elle peut dissuader les investisseurs étrangers et perturber les activités commerciales. Les perturbations économiques qui en résultent peuvent avoir un impact négatif sur la vie quotidienne des citoyens, notamment sur l’emploi, le prix des biens de consommation et les services publics.

3. Menace pour les droits de l’homme

Les coups de force et les coups d’État sont souvent associés à des violations graves des droits de l’homme. Les nouveaux dirigeants qui accèdent au pouvoir par la force ont tendance à réduire les libertés civiles, la liberté de la presse et d’autres droits fondamentaux au nom de la “stabilité” ou de la “sécurité nationale”. Les citoyens peuvent être confrontés à la censure, à la répression et à l’absence de recours judiciaires pour défendre leurs droits. Cette situation érode les valeurs démocratiques et met en danger la protection des droits humains fondamentaux.

4. Précédent dangereux

Tolérer les coups de force et les coups d’État crée un précédent dangereux qui pourrait inciter d’autres acteurs politiques à envisager des moyens similaires pour accéder au pouvoir. Cela encouragera l’utilisation de la force plutôt que des mécanismes démocratiques pour résoudre les conflits politiques, ce qui peut déstabiliser davantage la région ou le pays. En fin de compte, cela affaiblit la création et l’intégrité des institutions démocratiques et de l’État de droit. A la dimension familiale ou communautaire, les chefs de famille ou les dignitaires traditionnels (têtes couronnées et autres) peuvent être démis par quelqu’un qui dispose de la force, notamment les armes.

Cela est si vrai que même les putschistes qui ont pris le pouvoir au Mali en sont conscients et ont inscrit dans la nouvelle Constitution qu’ils viennent de faire adopter pour le pays en son Article 187 que : « Tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien ». Et de préciser à l’Article 188 : « Les faits antérieurs à la promulgation de la présente Constitution, couverts par des lois d’amnistie, ne peuvent, en aucun cas, faire l’objet de poursuite, d’instruction ou de jugement. » 

Des crises politiques ou sociétales en démocratie sans coups d’État

Même dans les démocraties établies, des crises politiques et sociétales peuvent émerger en raison de divergences d’opinion, d’inégalités, de changements économiques ou de questions identitaires sans qu’il y est des coup d’état. Quelques exemples.

États-Unis : Les États-Unis ont connu une polarisation politique croissante au cours des dernières années, avec des divisions profondes entre les partis et au sein de la société. Les manifestations de mouvements tels que Black Lives Matter et l’assaut sur le Capitole en janvier 2021 illustrent les tensions et les crises politiques auxquelles le pays est confronté. Pourtant, dans ce pays, les militaires n’ont pas fait irruption sur la scène.

France : La France a connu des manifestations massives et parfois violentes, comme le mouvement des Gilets Jaunes en 2018 et les manifestations contre la réforme des retraites en 2019-2020. Ces mouvements portent sur les préoccupations concernant les inégalités économiques et les politiques gouvernementales.

En conclusion, il est essentiel de ne pas tolérer les coups de force et les coups d’État en raison des menaces sérieuses qu’ils mettent à la démocratie, à l’ordre politique et à la stabilité. Ces actions violentes la volonté populaire, créent une instabilité politique et économique, compromettent les droits de l’homme et établissent un précédent dangereux pour l’avenir. En promouvant le respect des institutions démocratiques et de l’État de droit, nous pouvons construire des sociétés plus justes, stables et respectueuses des droits de l’homme.

Venance TONONGBE

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