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Le Nouvel An d’hier et d’aujourd’hui au Bénin : “C’était l’unique occasion de recevoir une tenue neuve agrémentée de plats rares comme le riz”, deux générations partagent leurs souvenirs

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À quelques heures de la Saint-Sylvestre, Lameteo donne la parole à deux générations. Un enseignant de 60 ans et une gestionnaire de production audiovisuelle d’une trentaine d’années se remémorent avec émotion les célébrations du Nouvel An de leur enfance.

Un enseignant de 60 ans et une gestionnaire de production audiovisuelle d’une trentaine d’années se remémorent… A écouter ici !

À quelques jours du Nouvel An, l’occasion est belle de plonger dans les souvenirs d’antan. Aujourd’hui âgé de 60 ans, un enseignant se souvient des fêtes du Nouvel An de son enfance, où la famille et les traditions occupaient une place centrale.

« La fête du Nouvel An était la grande célébration », explique-t-il avec une pointe de nostalgie. Contrairement aux fêtes chrétiennes qui étaient peu répandues dans son village natal, cette journée était un véritable moment de retrouvailles intergénérationnelles. « C’était l’occasion de recevoir une tenue neuve, souvent l’unique de l’année », se remémore-t-il.

La journée commençait tôt par un bilan collectif mené par le patriarche. Chacun pouvait exprimer ses souhaits pour l’année à venir, avant une prière et une libation en hommage aux ancêtres. Le repas familial, souvent agrémenté de plats rares comme le riz ou le chokourou (l’igname pilée), était un moment de réjouissance partagée.

Un souvenir marquant ? Une fête où, après un festin copieux et quelques verres de vin en dame-jeanne, la soirée s’était terminée par une mésaventure. Il dut traverser un pont de fortune. « J’ai fini par ramper, mes chaussures à la main », raconte-t-il en riant. Cette mésaventure l’a cependant marqué à vie, lui enseignant la modération.

Malgré ces souvenirs précieux, il déplore que les jeunes d’aujourd’hui privilégient les célébrations entre amis ou dans des lieux publics, comme la place des Amazones. « À mon époque, tout se faisait en famille. Cette chaleur humaine me manque profondément », conclut-il.

Une enfance festive, entre traditions et insouciance

Pour la gestionnaire de production audiovisuelle, les fêtes de fin d’année étaient synonymes de joie collective et d’insouciance. Les préparatifs commençaient bien avant le jour J. « Mes frères et moi décorions le salon quelques jours avant, et nos tenues de fête étaient prêtes », se souvient-elle. La journée commençait par la cuisine, suivie d’un repas familial, souvent partagé avec les voisins et les enfants du quartier.

Le 31 décembre, sa famille avait une tradition particulière : une réunion chez son grand-père à Fidjrossè. « À minuit, nous priions ensemble avant de partager un repas. Ces moments ont perduré jusqu’au décès de mon oncle, paix à son âme », confie-t-elle.

Aujourd’hui, la prière de minuit reste une constante, mais l’esprit de rassemblement s’est effrité. « Chacun suit désormais son propre programme », regrette-t-elle.

Elle note également une évolution de l’ambiance festive. « À l’époque, tout le monde était heureux, insouciant. Aujourd’hui, cette magie semble avoir disparu. »

Des conseils pour un Nouvel An réussi

Tous deux s’accordent sur l’importance de préserver certaines valeurs. « Aux jeunes, je dis : soyez prudents. Mangez et buvez avec modération, et prenez le temps de prier pour entrer dans la nouvelle année en sécurité », insiste la jeune femme.

Le sexagénaire, quant à lui, invite à réhabiliter les fêtes familiales. « Le Nouvel An est avant tout un moment de partage. Retrouvons cet esprit pour préserver nos traditions. »

Karol Mafleur VIHOUEGNI & Fidéline SOTINDJO


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