Invité à une émission dominicale, Janvier Yahouédéou est revenu sur un épisode marquant de sa carrière politique : son rapprochement avec Patrice Talon après la présidentielle de 2016.
Nommé le 6 janvier 2025 au poste de coordonnateur du collège des ministres conseillers du président Patrice Talon, Janvier Yahouédéou s’est exprimé ce dimanche sur la télévision nationale. Lors de cette sortie médiatique, il est revenu sur les circonstances de son rapprochement avec le chef de l’État, malgré son absence de soutien à la présidentielle de 2016.
Dans un témoignage empreint d’émotion, Janvier Yahouédéou a confié avoir été surpris par l’appel de Patrice Talon, trois mois après son investiture en 2016. « Moi, je n’ai pas soutenu le président Patrice Talon aux élections. Tout simplement parce que quelqu’un d’autre m’avait sollicité avant que je n’apprenne qu’il voulait être candidat. » Cette distance aurait pu marquer la fin d’une relation politique, mais le président béninois a choisi de tendre la main.
« J’étais convaincu que j’étais mis à l’écart pour plusieurs années, alors je suis resté dans mon coin. Mais un vendredi soir, il m’a appelé et m’a reçu. Il m’a dit : ‘J’ai décidé de mettre fin à ta souffrance morale. La République a besoin de toi.’ » Un geste que Yahouédéou interprète comme une volonté du président de rassembler, au-delà des différends électoraux.
Une politique d’ouverture et de pardon
Janvier Yahouédéou ne s’est pas arrêté à son propre cas. Il a souligné que cette approche du président Talon ne se limitait pas à lui. Il cite notamment Louis Vlavonou, actuel président de l’Assemblée nationale, qui n’avait pas soutenu Talon en 2016 mais qui a néanmoins bénéficié de sa confiance. « Jacques Ayadji, qui était très critique envers Patrice Talon, est aujourd’hui ministre conseiller », ajoute-t-il pour illustrer cette politique d’ouverture.
Cependant, Yahouédéou met en garde contre une mauvaise interprétation de cette attitude. « Autant le pardon lui est facile sur le plan personnel, autant il se montre intransigeant sur les questions républicaines et la survie du pays. » Une précision qui rappelle la ligne de conduite du chef de l’État : conciliation politique, mais fermeté sur les principes de gouvernance.
Cette sortie médiatique du coordonnateur du collège des ministres conseillers s’inscrit dans un contexte où les débats sur la gestion des alliances politiques sont vifs au Bénin.