Les héros de la santé ne portent pas toujours de capes. Parfois, ce sont des gestes simples mais empreints de dévouement, des paroles réconfortantes, ou des actions décisives qui marquent à jamais la vie de ceux qu’ils soignent. À l’occasion de la Semaine mondiale des travailleurs de la santé, Lameteo a recueilli des témoignages d’anciens patients qui rendent hommage à ces professionnels de la santé qui ont fait toute la différence.
« J’ai donné le nom de la sage-femme à ma fille pour avoir sauvé ma femme et le bébé sur la table d’accouchement prématuré ». Ces mots, empreints d’émotion, sont ceux d’un jeune père béninois reconnaissant envers une professionnelle de santé dont l’intervention a permis d’éviter un double drame familial. « Ce jour-là, ma femme et mon bébé étaient en danger de mort, mais la sage-femme est intervenue avec une telle expertise que non seulement elle a sauvé la vie de ma femme, mais elle a aussi permis la naissance de notre fille, qui est aujourd’hui en pleine forme », explique le père. Ce témoignage fait partie des nombreux récits pour rendre hommage aux professionnels qui, par leurs gestes, leurs paroles et leur dévouement, contribuent à sauver des vies au Bénin.
Les hôpitaux béninois, comme partout ailleurs, sont le théâtre de moments de vie et de mort. Mais derrière leurs blouses blanches ou leurs combinaisons bleues-claires, de nombreux soignants, grâce à leur sens du devoir et leur professionnalisme, réussissent à laisser une empreinte indélébile dans la mémoire des patients.
Des moments gravés dans la mémoire
Le 13 avril 2023, Abdul a failli perdre sa femme sur la table d’accouchement. Un accouchement prématuré, suivi d’une hémorragie post-partum, mettait la vie de sa femme et de leur bébé en danger. Alors que l’espoir semblait s’amenuiser, un médecin de garde est intervenu en dernier recours, sauvant ainsi la vie des deux. Pour Abdul, ce jour reste gravé à jamais dans sa mémoire. « Ils avaient appelé un docteur et grâce à son intervention, je vis encore avec ma femme aujourd’hui. C’est un moment, une période, un jour que je ne peux jamais oublier », confie-t-il, encore bouleversé.
Profondément reconnaissant, Abdul évoque l’idée de remercier ce médecin qui a joué un rôle clé dans ce miracle. « Je n’ai pas pris le temps de bien le remercier, mais je prie pour lui chaque fois et je fais le programme de lui offrir ne serait-ce qu’une bouteille de vin en guise de reconnaissance et de remerciement », dit-il avec émotion.
Des médecins qui apportent de l’espoir
Comme Abdul, de nombreux béninois ont rencontré des soignants qui ont marqué leur vie par un geste, une parole ou une intervention décisive. Valentin, entrepreneur dans le secteur du BTP à Abomey, raconte comment un médecin pédiatre, en 2018, a sauvé son fils. Ce jour-là, son enfant, pris de malaise à 2 heures du matin, a été conduit d’urgence à l’hôpital de Goho. Le médecin de garde lui a offert une assurance rassurante, lui garantissant que tout serait mis en œuvre pour sauver son fils. « Elle m’a dit qu’elle allait faire tout son possible, mais qu’il reviendrait. Au même moment, d’autres enfants arrivaient dans des situations similaires, et malheureusement, ils n’avaient pas eu cette chance. Grâce à Dieu, tout s’est bien passé et il est revenu à lui », raconte Valentin. Bien que la relation avec cette pédiatre se soit perdue à cause des mutations, Valentin garde précieusement en mémoire ce lien humain fort, ainsi que le soulagement de voir son fils rétabli.
L’humain au cœur du soin
Aziz, quant à lui, se souvient d’un médecin bienveillant qui, lors d’un accident de circulation, a pris en charge un de ses proches avec toute la patience et l’attention nécessaires. « A plusieurs reprises, il est intervenu pour que tout se passe bien. Nous avons gardé contact et, au fil du temps, nous avons créé une sorte de relation », explique Aziz. Pour lui, ces gestes témoignent de la qualité des relations soignant-soigné, basées sur la confiance et la gratitude mutuelle.
Parfois, ce sont les paroles simples, mais pleines de réconfort, qui marquent le plus. C’est le cas de Yayra, une jeune mère qui a accouché grâce au soutien de plusieurs sages-femmes et d’un médecin. « Le médecin m’a dit : ‘Tata, je sais que ça fait mal et je sais aussi que tu es une femme forte, tu vas tenir bon. Peut-être ce soir ou d’ici demain matin, tu vas pouvoir tenir ton bébé dans tes bras’. Ces mots m’ont réconfortée et m’ont donné la force de surmonter la douleur. », raconte-t-elle, émue. Ce geste de compassion a permis à Yayra de surmonter l’intensité de son accouchement prématuré, et aujourd’hui, elle porte encore une immense gratitude envers ceux qui l’ont aidée.
Ce type de lien humain entre soignant et soigné s’inscrit dans une mission désintéressée et humaine, loin des attentes matérielles. Comme pour Yayra, qui après son accouchement, a insisté pour offrir un présent à ses sages-femmes, un geste simple mais significatif. « Elles avaient refusé en disant que c’était leur travail, mais mon mari a tellement insisté qu’elles ont fini par accepter. Je les remercie énormément, car sans elles, je ne crois pas que je serais rentrée à la maison avec mon bébé », explique-t-elle.
Des liens qui dépassent souvent la simple relation soignant-soigné et deviennent des relations de gratitude et de reconnaissance. Ils rappellent que, au-delà des traitements médicaux, l’humanité et la compassion des soignants peuvent faire une véritable différence dans la vie des patients.
