lamétéo.info
Actualités

Inquiétudes au CEG Tankpè d’Abomey-Calavi : Les enseignants en cessation d’activités pédagogiques pour la sécurité et de meilleures conditions de travail

Partager

Le personnel enseignant du Collège d’Enseignement Général (CEG) de Tankpè, dans la commune d’Abomey-Calavi, a arrêté le travail ce mercredi 30 octobre 2024, exprimant ainsi son mécontentement face à la multiplication des actes d’agression visant certains enseignants, ainsi qu’aux menaces sécuritaires qui pèsent sur les apprenants.

Dès le matin, les enseignants de toutes les disciplines ont boycotté les cours, se regroupant sous un manguier au sein de l’établissement pour faire entendre leurs revendications. Ils ont appelé les autorités compétentes, notamment le chef de l’État béninois, à intervenir afin d’assurer un cadre de travail sécurisé. Les élèves ont également manifesté leur soutien à leurs enseignants dans cette démarche.

Didier Dogban, actuel surveillant général adjoint du CEG Tankpè, a relaté les agressions dont a été victime son prédécesseur, le 30 septembre dernier et son supérieur quelques mois plus tôt. « Un individu a amené ses enfants pour tabasser et frapper le surveillant général adjoint. Avant cela, le surveillant général avait déjà été agressé par une dame et un voisin qui habitent à proximité du CEG. En voulant faire son travail, le surveillant a été couvert d’eau et poussé », a-t-il décrit.

Diane Koudogbo, professeure certifiée d’Éducation physique et sportive au CEG Tankpè, a également partagé son expérience traumatisante. L’année scolaire précédente, elle a été victime d’agressions verbales et d’intimidations, poursuivie pendant un mois par des jeunes du quartier avec des machettes. « Dès que je pense que j’ai cours, je ne suis plus à l’aise. Parfois, en rentrant chez moi, je me pose et je ne pense qu’à cela, me demandant si je vais encore rencontrer ces individus », a-t-elle confiée, visiblement affectée.

Des élèves en soutien aux revendications du personnel enseignant

Des problèmes anciens et des conditions de travail précaires

Le CEG Tankpè ne fait pas face uniquement à des problèmes de sécurité. Selon Mahoutondji Boko, secrétaire général de l’Association des parents d’élèves, l’établissement est confronté à des problèmes fonciers depuis sa création. « Ce collège a été créé sur un domaine de plus de 4 hectares, mais certains individus ont commencé à morceler et vendre des portions de ce terrain », a-t-il rappelé.

Les infrastructures du CEG sont également insuffisantes pour garantir un cadre adéquat pour l’apprentissage. « Nous n’avons pas de cour, l’école est très exiguë, et les élèves sont contraints d’évoluer dans les rues, s’exposant à de nombreux risques », a déploré la directrice, Dr Colombe Sacramento Dossou. Elle a précisé avoir régulièrement communiqué des doléances aux autorités compétentes depuis sa nomination à la tête de l’établissement il y a six ans, mais ces requêtes restent sans suite favorable.

En dépit de cette insécurité et de ses conditions de travail précaires, le CEG Tankpè continue de faire preuve d’excellence académique, avec un taux d’admission de 82 % aux examens nationaux à l’issue de l’année scolaire 2023 et un bilan élogieux de 79% au baccalauréat en 2024. Les élèves, enseignants et personnel administratif exhortent les autorités à travailler pour la mise en place d’un climat de sécurité et la normalisation des infrastructures de base, afin que tous les apprenants puissent étudier dans de meilleures conditions.

Philippe G. LOKONON


Partager

Articles similaires

Bénin : Voici la place qu’occupe le port de Cotonou aux côtés de ceux d’Abidjan, Lagos et Téma

Venance TONONGBE

Vodun Days 2025 à Ouidah : La Balé Folclorico Da Bahia, star brésilienne en terre béninoise

Venance TONONGBE

Bénin : Rencontre entre le Président Talon et les femmes parlementaires, ce qu’il faut savoir

Venance TONONGBE

Laissez un commentaire

You cannot copy content of this page