Décédé le lundi 21 avril 2025, le pape François a été inhumé ce samedi 26 avril à Rome, après des funérailles émouvantes célébrées place Saint-Pierre. Fidèle à son attachement à la Vierge Marie, le 266ᵉ successeur de Pierre repose désormais dans un recoin discret de la basilique Sainte-Marie-Majeure, sous l’icône de la « Salus populi romani« .
Le pape François, premier pontife jésuite et sud-américain, est décédé lundi dernier des suites d’un accident vasculaire cérébral associé à une défaillance cardiovasculaire irréversible. Son inhumation a eu lieu ce samedi 26 avril 2025 à Rome, marquant la fin d’un pontificat historique. Après une messe de funérailles célébrée place Saint-Pierre en présence de centaines de milliers de fidèles, le corps du Saint-Père a été transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure, conformément à son vœu testamentaire.
C’est entre la chapelle Pauline et la chapelle Sforza que François repose désormais, sous l’icône de la Vierge Marie, « Salus populi romani ». Sa tombe, en marbre de Ligurie, porte simplement l’inscription « Franciscus » et une reproduction de sa croix pectorale.
Une procession marquée par une profonde émotion
À l’issue de la célébration eucharistique présidée par le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Sacré Collège, le cortège funèbre a quitté la place Saint-Pierre en direction de la basilique libérienne, située à environ six kilomètres. Le chœur de la Chapelle Sixtine, entonnant le In paradisum, et les prières du dernier adieu, marquées par l’Ultima commendatio et la Valedictio, ont accompagné ce dernier voyage.
Là, sur le parvis de la basilique, le cercueil a été accueilli par un groupe de sans-abris, ces « derniers » que François a toujours placés au cœur de son ministère. Le rite d’inhumation s’est déroulé à huis clos. Après la signature de l’acte officiel de sépulture, la tombe du pape François a été définitivement scellée.
Un pape proche de Marie jusqu’à son dernier souffle
Le pape François est le huitième souverain pontife à être inhumé à Sainte-Marie-Majeure. Fidèle à son immense dévotion mariale, François visitait régulièrement cette basilique avant et après chacun de ses voyages apostoliques. Sa dernière visite publique remonte au 8 décembre 2024, lors de la fête de l’Immaculée Conception, au cours de laquelle il avait offert une Rose d’Or à la Vierge.
Choisi « parce que pardonné« , comme le rappelle sa devise pontificale Miserando atque eligendo, François reste pour beaucoup le pape de la miséricorde et de la proximité avec les plus fragiles.
Une affluence historique pour rendre hommage au pape François
Entre mercredi et vendredi soir, plus de 250 000 fidèles et pèlerins sont venus vénérer la dépouille du pape exposée devant l’autel de « La Confession de Pierre » dans la basilique Saint-Pierre. Lors du rite de fermeture du cercueil, conformément à l’Ordo Exsequiarum Romani Pontificis, un linge blanc marqué de croix noires a recouvert son visage. Le cercueil contient également le Rogitum, document retraçant sa vie, ainsi que des pièces et médailles frappées sous son pontificat.
Une cérémonie funéraire d’ampleur mondiale
La messe de requiem, présidée par le cardinal Giovanni Battista Re, a rassemblé plus de 240 cardinaux, 700 évêques, 4000 prêtres, ainsi que des milliers de fidèles. 130 délégations officielles, dont plusieurs chefs d’État et souverains, étaient présentes. Parmi elles, la délégation argentine conduite par le président Javier Milei a témoigné de la profonde affection de l’Argentine pour son illustre compatriote.
Des représentants des principales confessions chrétiennes, ainsi que des dignitaires juifs et musulmans, ont également assisté aux obsèques du pape François, illustrant l’impact universel de son pontificat.
« N’oubliez pas de prier pour moi »
« N’oubliez pas de prier pour moi ». Ce dernier appel du pape François, si souvent lancé au fil de son pontificat, a résonné une fois encore à travers l’homélie du cardinal Giovanni Battista Re. Parti de l’évangile selon saint Jean et du triple appel de Jésus à saint Pierre, le doyen des cardinaux a dressé un portrait vibrant de celui qui fut le 266ᵉ évêque de Rome.
À 91 ans, le cardinal Re a retracé le magistère exceptionnel du pape François, entamé dès sa première apparition sur le balcon du palais apostolique le 13 mars 2013, jusqu’à sa dernière bénédiction Urbi et Orbi un dimanche de Pâques. Un pontificat marqué par de profondes transformations de l’Église catholique, par des voyages aux confins du monde, et par un style pastoral direct, imagé et accessible à tous.
Le pape François, a rappelé le cardinal, était « un pontife très charismatique, à l’accueil chaleureux et à l’écoute attentive », animé par le désir de « réveiller les énergies morales et spirituelles ». Sa proximité avec les périphéries, les pauvres et les populations meurtries par la pauvreté des grandes villes a fait de lui un défenseur ardent de la dignité humaine, de la paix et de la nature.
« Il avait une grande spontanéité et une manière informelle de s’adresser à chacun, même aux personnes éloignées de l’Église », a souligné le cardinal Re, ajoutant que François, riche de chaleur humaine, partageait profondément « les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation ».
À l’issue de son sermon, le cardinal Giovanni Battista Re a repris les mots chers au pape François : « Maintenant, cher pape François, nous te demandons à toi de prier pour nous ». Depuis le ciel, l’âme du pape argentin, premier souverain pontife jésuite, est appelée à bénir le monde entier dans une ultime étreinte d’espérance adressée à toute l’humanité.
« Que tu vives toujours en Christ, Saint-Père ! »
Les mots latins du Rogitum, lus solennellement lors de la fermeture du cercueil, résument l’héritage spirituel laissé par François : « Semper in Christo vivas, Pater Sancte » (« Que tu vives toujours en Christ, Saint-Père »). Désormais, dans le silence mystique de la basilique Sainte-Marie-Majeure, le pape François repose en paix, veillé par celle à qui il a confié toute sa vie.
