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Deux plumes qui réveillent la mémoire de l’Algérie et du Rwanda remportent les prix Goncourt et Renaudot

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La littérature française célèbre cette année deux écrivains aux parcours singuliers et aux œuvres marquantes. Kamel Daoud, Franco-algérien, a remporté le prix Goncourt pour son roman “Houris”, tandis que Gaël Faye, Franco-rwandais, a été couronné par le prix Renaudot pour son livre “Jaracanda”.

Les prestigieux prix littéraires français, le Goncourt et le Renaudot, ont été décernés lundi 4 novembre à deux voix engagées de la littérature franco-africaine. Kamel Daoud, écrivain et journaliste franco-algérien, a reçu le prix Goncourt pour son roman Houris, tandis que Gaël Faye, auteur et musicien franco-rwandais, s’est vu décerner le prix Renaudot pour Jaracanda, son deuxième roman. La cérémonie s’est tenue au restaurant Drouant, institution emblématique des lettres françaises.

Dans Houris, Kamel Daoud explore les profondeurs de la guerre civile algérienne, dite « décennie noire », qui a marqué les années 90. À travers Aube, son personnage principal, l’écrivain retrace les douleurs, les deuils et les larmes d’une Algérie meurtrie, abordant avec sensibilité le tabou de cette période sanglante. Naturalisé français en 2020, Daoud a fait preuve, selon le jury du prix Goncourt, d’une force littéraire capable de donner « voix aux souffrances liées à une période noire de l’Algérie, celle des femmes en particulier ». Le jury a souligné combien la littérature, avec « sa haute liberté d’auscultation du réel et sa densité émotionnelle », contribue à construire une mémoire alternative, au-delà des récits historiques.

Ému, Daoud a dédié son prix à ses parents, postant sur X un message poignant : « C’est votre rêve, payé par vos années de vie. À mon père décédé. À ma mère encore vivante, mais qui ne se souvient plus de rien. Aucun mot n’existe pour dire le vrai merci. » Un hommage qui souligne l’héritage familial au cœur de son œuvre et la complexité des liens entre mémoire personnelle et collective.

Gaël Faye, lauréat du prix Renaudot, consacre son roman Jaracanda à la mémoire du génocide rwandais de 1994. Dans ce récit, il s’intéresse à la reconstruction du Rwanda après les massacres qui ont opposé Hutus et Tutsis. Huit ans après Petit Pays, récompensé par le prix Goncourt des lycéens en 2016, Faye revient avec force sur la question de la transmission mémorielle. « Je pense ma génération comme un trait d’union. On essaie de leur expliquer ce qu’était la vie avant, la vie pendant, la vie après », a-t-il confié à RFI.

Né d’un père français et d’une mère rwandaise, Gaël Faye a été contraint de quitter le Burundi pour la France à l’âge de 13 ans en raison de la guerre civile. Reconnu pour son talent d’écrivain et de musicien, il puise dans son vécu une inspiration qui fait de lui une voix unique, entre deux continents et deux cultures.

Philippe G. LOKONON


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