Les diplômes universitaires délivrés par les ministères de l’enseignement supérieur au Bénin et au Togo ne seront plus acceptés au Nigéria jusqu’à nouvel ordre. Les autorités nigérianes en charge de l’éducation ont détecté un réseau de délivrance de faux diplômes académiques au Bénin.
C’est dans une déclaration rendue publique mardi 02 janvier 2024 par la direction adjointe à la communication au ministère nigérian de l’Éducation à Abuja que la décision de suspension de l’évaluation et l’accréditation des diplômes universitaires délivrés au Bénin et au Togo a été annoncée.
Cette décision fait suite à un rapport d’enquête sur une université privée basée à Cotonou, publié par Umar Audu, un journaliste nigérian. Selon le rapport, le journaliste nigérian infiltré comme un étudiant, a obtenu un diplôme en moins de deux mois, délivré par ladite université privée. Ce diplôme devrait permettre à l’étudiant bénéficiaire d’obtenir l’accréditation du ministère nigérian de l’Éducation pour l’éligibilité au programme national de service pour la jeunesse, rapporte le média ivoirien KOACI. Le rapport a été publié dans le journal Daily Nigerian Newspaper le 30 décembre dernier sous le titre ” Révélation : Comment un journaliste du Daily Nigerian a décroché un diplôme universitaire à Cotonou en 6 semaines “.
Selon le ministère fédéral en charge de l’Éducation au Nigéria, le travail du journaliste salué par le ministre, “donne du crédit aux soupçons selon lesquels certains Nigérians emploient des moyens néfastes et des méthodes inadmissibles pour obtenir un diplôme dans le but final d’obtenir des opportunités d’emploi pour lesquelles ils ne sont pas qualifiés”.
Une enquête vient d’être ouverte et impliquera les ministères chargés de l’Éducation au Bénin, au Nigéria et au Togo en vue de résoudre “la question des usines à diplômes”. À l’issue de cette enquête, des écoles ou instituts qui n’existent que sur papier ou qui fonctionnent de manière clandestine en dehors du contrôle des régulateurs pourraient voir leurs portes fermées.
La traque au Bénin
Depuis son accession au pouvoir, le gouvernement de Patrice Talon mène une lutte acharnée contre des Établissements Privés d’Enseignement Supérieur (EPES) qui ne respectent pas les normes mises en place. En 2019, la direction des établissements privés d’enseignement supérieur (DEPES) avait suspendu les sections anglophones dans les universités et instituts privés au Bénin en raison de la non conformité de la formation offerte avec le système nigérian.
La dernière traque date de mars 2023 et a abouti à la suspension de cinq EPES avec leurs locaux mis sous verrou par le Ministère de l’enseignement supérieur pour ouverture d’une section anglophone et des filières sans l’autorisation du ministère.