La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a révélé, vendredi 16 mai 2025, les premiers éléments d’une enquête en cours pour des faits de corruption impliquant des fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur. En cas de culpabilité, les mis en cause encourent jusqu’à dix ans de réclusion criminelle, conformément au Code pénal béninois.
Dans une déclaration faite ce vendredi 16 mai 2025, le procureur spécial de la CRIET, Mario Mètonou, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour corruption d’agents publics. Cette affaire fait suite à la reconnaissance officielle du parti politique « Le Libéral » (LLB), durant laquelle plusieurs millions de francs CFA auraient été versés à des fonctionnaires pour faciliter la délivrance du récépissé.
« Les faits ainsi établis s’analysent en corruption d’agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du code pénal », a précisé le procureur spécial. Selon lui, les sanctions prévues sont lourdes : « La peine prévue par notre loi est la réclusion criminelle de cinq ans à dix ans sans préjudice des peines pécuniaires et des confiscations. »
Des interpellations ont déjà eu lieu dans le cadre de cette affaire. Parmi les personnes mises en cause figurent le Directeur des Partis Politiques et des Affaires Électorales, un cadre de la Direction des Affaires Intérieures et des Cultes, ainsi que le sieur Richard Boni Ouorou, président du parti LLB, arrêté dans la soirée du jeudi 15 mai.
D’après les déclarations du Directeur des Partis Politiques, une somme de douze millions de francs CFA aurait été proposée, dont cinq millions effectivement perçus. L’intéressé affirme avoir reçu l’argent du sieur Ouorou, somme retrouvée lors d’une perquisition à son domicile. Le mis en cause Richard Boni Ouorou, quant à lui, affirme avoir versé au total sept millions de francs CFA, en trois tranches : un million avant le congrès du 5 avril, et deux versements de trois millions les 26 et 28 avril 2025.
Le procureur Mètonou a tenu à rappeler que la loi béninoise ne fait pas de distinction entre celui qui propose le pot-de-vin et celui qui le reçoit. « Les demandes répétées d’un agent public ne constituent pas un fait justificatif de l’infraction de corruption à l’égard de celui qui fait le don », a-t-il averti, ajoutant : « Céder aux sollicitations d’un agent public et lui faire des dons vous rend coupable de corruption au même titre que lui. »
Le parquet spécial indique que les enquêtes se poursuivent pour déterminer les responsabilités exactes de chacun des acteurs impliqués.