Jacques Ayadji, membre de la mouvance présidentielle béninoise dirigée par le président Patrice Talon et président de Moele-Bénin, a exprimé son opposition ferme au projet de révision constitutionnelle déposé à l’Assemblée nationale.
Sur un plateau de la télévision E-Télé ce dimanche 18 février, Jacques Ayadji a exprimé ses réserves quant au projet de révision de la constitution béninoise actuellement déposé à l’Assemblée nationale.
« Il faut une large concertation, il faut de large débat. Et quand on parle de débat ce n’est pas les passages sur les télés et les radios non, ce sont les débats organisés où on invite chaque compartiment du peuple et puis on met en question un débat, on en débat. Je suis gêné que ce soit ceux qui, avec moi par le passé avaient défendu cette proposition pour la constitution qui sont aujourd’hui les chantres d’une révision non acceptée par le peuples Ce n’est pas du tout normal. », a-t-il soutenu.
Hommage discret à Reckya Madougou
Dans ses propos, Ayadji a également rendu hommage à Reckya Madougou, sans toutefois la nommer explicitement. Il a rappelé les événements de 2006 où un mouvement appelé “Touche pas à ma constitution” avait été initié contre toute tentative de révision constitutionnelle. Ayadji a noté avec un certain regret que certains acteurs qui étaient alors opposés à la modification de la constitution sont aujourd’hui en faveur de cette révision.
« Vous avez vu que en 2006 avant 2006 il y avait une tentative de révision dans les mêmes conditions où on avait mis en place ce que nous avons appelé “Touche pas à ma constitution” vous avez tous les acteurs qui y ont participé mais quand ces acteurs-là d’une manière ou d’une autre, ont pris le pouvoir en 2006, vers 2014-2015, le même débat est revenu et les discours ont changé. Ceux qui n’étaient pas pour la modification sont devenus subitement pour. Mais ce que je peux reconnaître c’est que le leader ou la leader [allusion faite à Reckya Madougou, NDLR], je ne sais pas si il faut aller jusqu’à ce point-là qui avait conduit ce mouvement en 2006 de “Touche pas à ma constitution”, je l’ai pas vue, je me rappelle pas l’avoir vue prendre les devants en vers la fin du mandat de Yayi Boni défendre le contraire, un peu comme ravaler ses vomissures. Mais je vois aujourd’hui des gens qui en 2016 avec moi avaient défendu le fait qu’on ne doit pas toucher à la constitution je ne l’ai ai vu, et je les vois aujourd’hui se mettre au premier rang pour faire cette défense-là. »
Révision constitutionnelle de 2019
Enfin, Ayadji a remis en question le caractère urgent et nécessaire du projet de révision actuel. Pour lui, la constitution béninoise révisée en 2019 doit être respectée et mise en application. Il considère qu’une nouvelle tentative de révision, seulement quatre ans après la dernière modification, est inacceptable, surtout pour résoudre un problème qu’il qualifie d’artificiel. “Le reprendre d’aujourd’hui, 04 ans après apparaît pour moi comme tirer le bouchon jusqu’à un niveau inacceptable.”, a-t-il estimé.