À l’approche de la Fête des Pères, Lameteo braque les projecteurs sur ces héros souvent silencieux : les pères. Lorsque vient le moment de l’accouchement, ils traversent un tourbillon d’émotions, souvent en silence, attendant avec impatience les mots rassurants des sages-femmes: “tout s’est bien passé”. Pour comprendre ces moments uniques, Lameteo a rencontré trois hommes qui partagent leur expérience de leur premier accouchement.
Kanlinsoun K. Salomé : L’angoisse d’un chauffeur poids lourd
Kanlinsoun K. Salomé, conducteur de poids lourds, se souvient de cette nuit où tout a basculé. “Ma femme et moi étions à la maison quand elle a eu des contractions à 2h du matin. Je l’ai emmenée à l’hôpital, pensant que ce n’était pas encore le moment puisqu’une échographie était prévue pour le lendemain. Arrivés à l’hôpital, les sages-femmes ont confirmé qu’elle allait accoucher,” raconte-t-il. “Je suis retourné à la maison pour prendre des affaires sans vraiment savoir quoi emporter, car en tant qu’homme, je n’y connaissais rien.”
Pour lui, chaque minute passée dans la salle d’attente semblait une éternité. “De retour à l’hôpital, j’étais très inquiet car ma femme souffrait et n’avait pas encore été prise en charge. J’allais voir les sages-femmes en leur demandant d’intervenir, mais elles me disaient de rester calme. La seule chose que je pouvais faire, c’était prier. Je suis catholique, et j’ai invoqué la Vierge Marie.” Et enfin, la délivrance : “Après seulement trois minutes, j’ai entendu le cri de notre bébé. Ma femme m’a dit plus tard qu’elle s’était évanouie et avait perdu sa respiration, mais Dieu ne nous a pas abandonnés.”
Le stress d’un jeudi soir
Un autre père raconte son expérience avec une émotion palpable. “Un jeudi soir, ma mère m’a appelé pour me dire que ma femme avait eu des contractions et qu’elles étaient à l’hôpital. J’étais dans une autre commune, et bien que je tentais de montrer du courage devant mes amis, j’étais en réalité terrifié,” explique-t-il. L’annonce de la naissance de son premier-né a été un moment d’émotion intense. “Après ce qui m’a semblé une éternité, ma mère m’a appelé pour m’annoncer que ma femme avait accouché d’un garçon. Le soulagement et la joie étaient immenses. J’ai immédiatement fêté l’événement avec mes amis dans un bar.”
Francis Houssou : La double épreuve d’un agent de crédit
Francis Houssou, agent de crédit dans une structure de microfinance, décrit l’accouchement comme une période de stress intense. “L’accouchement de ma femme a été un moment de stress intense. Avec un premier enfant, elle a accouché normalement, mais pour notre second, elle a dû subir une césarienne. Le stress était à son comble car il s’agit de la vie de deux personnes, et même si tu as de l’argent, tu pries pour que tout se passe bien,” se remémore-t-il.
Il se souvient de l’angoisse qui l’a envahi, dissipée seulement par l’annonce du médecin confirmant que tout s’était bien passé. “Le jour de l’accouchement, j’étais extrêmement stressé. Je restais en prière, espérant des nouvelles positives des médecins. Quand on m’a finalement dit que tout s’était bien passé, j’ai ressenti un immense soulagement.”